Grève reconduite à la SNCF : que se passe-t-il au sein de la CGT ?

© JEFF PACHOUD / AFP
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Olivier Samain
Les cheminots ont voté la reconduction de la grève mercredi, malgré l'accord sur le temps de travail signé avec la direction. Quel intérêt peut y trouver la CGT, qui mène parallèlement le combat contre la loi Travail ?

La grève se poursuit à la SNCF. Un peu partout en France, les Assemblées générales de cheminots ont voté mercredi la reconduction du mouvement pour une 9ème journée consécutive, et ce en dépit de l'accord signé mardi avec la direction par l'UNSA et la CFDT. Tous les regards se portent sur la CGT.

Toujours pas d'appel à la reprise du travail. Depuis 48 heures, l'organisation syndicale a fait évoluer son discours. Elle évoque maintenant des "améliorations arrachées" à côté de "points toujours négatifs" et annonce sa décision de lancer une "consultation nationale de ses adhérents". Pour autant, elle n'appelle pas encore à la reprise du travail. Que se passe-t-il au sein de la CGT ?

Acter les avancées sur les négociations rail. La CGT est écartelée entre deux logiques contradictoires. D'un côté, elle est tentée d'acter les avancées qu'elle a pu arracher dans la dernière ligne droite de la négociation, mardi à l'aube. Autrement dit, dire aux cheminots que son forcing a payé et que le texte, au final, est encore plus favorable que ce qu'avaient obtenu jusque-là l'Unsa et la CFDT. La grève, qui était utile jusque-là, ne le serait donc plus désormais. Gilbert Garrel, le chef de file des cheminots CGT, est d'autant plus tenté par ce scénario qu'il se souvient de l'impasse dans laquelle il s'est retrouvé il y a deux ans, lors de la précédente grève. Poussée par une base dure, la CGT avait fait durer le conflit pendant plus de dix jours, pour un résultat égal à zéro.

La loi Travail, nerf de la guerre. L'ennui, c'est que la CGT cheminots ne peut pas raisonner toute seule dans son coin. Elle doit composer avec Philippe Martinez qui, lui, à la tête de la CGT au sens large, a besoin d'entretenir la flamme de la mobilisation contre la loi Travail. Il a notamment en ligne de mire la manifestation nationale, le 14 juin prochain à Paris. Si, d'ici là, la fédération CGT des cheminots appelle ses troupes à reprendre le travail, la mobilisation pâtirait d'un sacré coup de mou. La CGT a besoin de la grève des cheminots, pour un enjeu qui les dépasse.