La mobilisation de ce jeudi à Marseille a presque entièrement paralysés les transports en commun de la ville. 1:07
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Nathalie Chevance, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Alors que le "jeudi noir" dans les transports bat son plein jeudi, la CGT des Bouches-du-Rhône s'organise déjà pour faire perdurer le mouvement. L'heure est aux comptes et aux stratégies de mobilisation pour que les syndiqués perdent le moins d'argent possible.
REPORTAGE

Et si le "jeudi noir" se transformait en "semaine noire" ? C'est en tout cas la volonté de certains syndicat alors que se déroule ce qui semble être la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites partout en France, et notamment à Marseille, où la CGT affirme que la mobilisation est sans précédent depuis 1995.

On va "gérer financièrement"

Alors que la cité phocéenne voit ses transports en commun complètement paralysés par le débrayage au sein de la RTM (Régie des transports métropolitains, ndlr) et de la SNCF jeudi, les grévistes s'organisent déjà pour faire perdurer le mouvement. "Je perds 75 euros par jours, et on table déjà sur une semaine de mobilisation sur le mois de décembre", explique au micro d'Europe 1 Kevin, cheminot père de trois enfants qui gagne 1.650 euros par mois. S'il estime qu'il va perdre environ "300 euros" en faisant grève, il assure qu'il va "gérer financièrement". 

D'autant que la CGT compte bien faire jouer la solidarité pour que la mobilisation perdure. "Si on doit mettre en place une cagnotte de solidarité, on aura une attention particulière pour des cheminots qui ont des enfants, on viendra en aide", anticipe déjà Rémy Hours, secrétaire général de la CGT Cheminots de Marseille. "La solidarité des cheminots est reconnue et, je pense, assez forte. On fera tout pour que ces cheminots-là puissent au mois manger jusqu'à la fin du mois", avance-t-il. 

Entendu sur europe1 :
Des arrêts de travail de deux, quatre, voire six heures

Avec un tiers des 300 préavis de grève déposés dans les Bouches-du-Rhône déjà reconduits pour vendredi, voire jusqu’au 12 décembre, l'objectif est de perdre le moins d'argent possible par jour. De là à reprendre le modus operandi de la "grève perlée" du printemps 2018 ? Pas tout à fait mais presque, à en croire Pascal Galéoté, secrétaire général CGT du Grand Port maritime de Marseille : "L'objectif, c'est de partir dans des arrêts de travail de deux, quatre, voire six heures. Ça permettra aux salariés 'd'économiser', et cela va pénaliser énormément l'activité sur le port." L'objectif de la CGT à Marseille est donc clairement affiché : bloquer l'économie.