Marlène Schiappa a répondu à Eva Darlan. Montage 0:41
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Antoine Terrel , modifié à
Invitée lundi d'Europe 1, la comédienne Eva Darlan, engagée de longue date contre les violences faites aux femmes, a fustigé l'inaction du gouvernement et notamment de la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa. Cette dernière lui a répondu sur notre antenne. 

Face au fléau des violences faites aux femmes, le gouvernement veut agir, sans toutefois parvenir à faire l'unanimité. Déjà interpellée à plusieurs reprises par la comédienne Eva Darlan, à l'initiative de la pétition "non assistance à femmes en danger" avec le magistrat Luc Frémiot, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa a une nouvelle fois été mise en cause sur Europe 1 par la militante, selon laquelle la membre du gouvernement "n'a aucun pouvoir décisionnaire".

"Ne nous trompons pas de combat", lui a-t-elle répondu sur notre antenne, dénonçant des attaques d'"une méchanceté rare". Le tout à la veille du lancement du "Grenelle des violences conjugales, qui doit lancer une concertation de trois mois, et alors qu'un centième féminicide a été recensé par les associations depuis le début de l'année.

"Il n'y a eu aucun suivi", regrette Eva Darlan

Alors que la concertation doit être lancée mardi à Matignon, Eva Darlan l'a dit d'entrée. Elle n'attend "rien" de ce rendez-vous". "C'est du pipeau", a-t-elle fustigé.  Et Eva Darlan de revenir sur sa rencontre avec le Premier ministre Edouard Philippe et Marlène Schiappa. "J'ai donné toutes les propositions que nous faisions, Marlène Schiappa n'a pas ouvert le bouquin. J'ai donné un projet de loi-cadre, j'ai donné des études chiffrées par le Haut-conseil à l'Egalité, tout ça pour rien", a regretté la militante.

Féminicide à Cagnes-sur-Mer : l'IGPN saisie. L'IGPN a été saisie pour déterminer les "conditions d'intervention des effectifs de police, après la découverte samedi sous des détritus du corps d'une femme rouée de coups à Cagnes-sur-Mer, a appris l'AFP. Une mort qui constitue le 100e féminicide depuis le début de l'année, selon les associations. "Il y a des écarts sur le déroulé des faits et de l'intervention policière qui méritent des éclaircissements", a indiqué lundi soir une source proche du dossier.

Selon le parquet, des riverains témoins de l'agression avaient alerté la police mais la patrouille dépêchée sur place "n'avait trouvé aucun élément relatif" à l'agression. De son côté, le compagnon, dont la garde à vue a été prolongée de 24 heures, nie être l'auteur des violences. 

"Il n'y a eu aucun suivi", a-t-elle encore ajouté, ne croyant plus aux annonces gouvernementales. Si 5.000 places d'hébergement pour les femmes victimes de violences ont été créées depuis le début du quinquennat, Eva Darlan retient surtout que Marlène Schiappa avait promis avant l'été "de créer 200 places d'hébergement pour la fin août. Il n'y en a pas eu une seule". Toujours, selon la comédienne, la secrétaire d'Etat "n'a pas de mérite", si ce n'est celui de faire des annonces "qui ne sont jamais suivies d'effet". "Marlène Schiappa n'est rien, elle n'a aucun pouvoir décisionnaire", a cinglé Eva Darlan.

"Ne nous trompons pas de combat", demande Marlène Schiappa

Des critiques qui n'ont sans surprise pas plus à la principale intéressée, qui a tenu à réagir sur notre antenne. "Respecter autrui, c'est extrêmement important", a-t-elle rappelé, dénonçant des "attaques ad hominem (...) d'une méchanceté rare". Et la ministre de rectifier des choses, "fausses" selon elle, dites par Eva Darlan. Sur la question des places d'hébergement, Marlène Schiappa assure que 279 places supplémentaires ont bien été ouvertes. 

"Ne nous trompons pas de combat. Il est temps que les femmes soient solidaires", a encore appelé la membre du gouvernement, vantant son travail menée auprès des associations. "Une douzaine d'associations féministes sérieuses ont expliqué lundi comment elles avaient été associées au travail pour construire le Grenelle", a-t-elle assuré. Quant à Eva Darlan, "jamais aucune association ne nous a demandé de prendre contact avec elle", a-t-elle taclé.