Le Beauvau de la sécurité devrait s'étaler sur un peu plus de trois mois, à partir de fin janvier. 1:31
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Justin Morin, édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Alors que se profile un "Beauvau de la sécurité" organisé par le gouvernement sur le malaise policier, la participation des syndicats de police est loin d'être acquise. Jeudi, Gérald Darmanin leur a adressé un courrier précisant certaines modalités de ce "grand débat"… mais peinant à convaincre les intéressés.
DÉCRYPTAGE

Jeudi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a adressé un courrier aux syndicats de police, leur signifiant qu'ils avaient jusqu'au 10 janvier pour annoncer s'ils participeraient ou non au "Beauvau de la sécurité". Deux d'entre eux, l'UNSA et Alliance, ont annoncé dès le début qu'ils souhaitaient boycotter ce grand débat organisé autour du malaise policier et des conditions d'exercice de cette profession. "S'il s'agit de faire une vitrine supplémentaire, ça n'a que peu d'intérêt", lance au micro d'Europe 1 Thierry Clair, délégué syndical d'UNSA police.

Le courrier de Gérald Darmanin a en effet plutôt refroidi les policiers. Leur position contraste désormais avec celle affichée par l'ensemble de leurs représentants, reçus il y a une semaine au ministère. Après des paroles rassurantes de leur ministre de tutelle, ils s'attendaient à des actes écrits.

Or, à les écouter, il n'en est rien : "Le ministre s'était engagé sur des axes forts qui avaient déjà été débattus, qui font l'objet d'un protocole sur un volet social, sur la position de l'exécutif dans le cadre du droit à l'image des policiers et sur lesquels il n'y a aucun élément dans le courrier", regrette Thierry Clair. au micro d'Europe 1.

Pas assez précis, pas assez de garanties

Selon les syndicats, ce courrier n'est pas assez précis et ne donne pas assez de garanties par rapport aux engagements pris par Gérald Darmanin lors de leur précédent entretien. Ils doivent réunir leurs instances avant de prendre une décision. Leur réponse est attendue après les fêtes de fin d'année.

Le courrier de Gérald Darmanin donne aussi quelques détails sur l'organisation de ce Beauvau de la sécurité. Celui-ci devrait s'étaler sur un peu plus de trois mois, à partir de fin janvier sous la forme d'un "grand débat" avec des réunions toutes les deux semaines au ministère de l'Intérieur avec les acteurs de terrain : policiers, gendarmes, élus et cadres de l'administration. Des cahiers de doléance seront aussi disponibles dans les commissariats et les brigades de gendarmerie. Gérald Darmanin promet quant à lui une visite sur le terrain par semaine.