De nombreux radars ont été dégradés par des "gilets jaunes" depuis le début du mouvement, des actes qui se payeront en vies, selon Emmanuel Barbe. 3:02
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Marthe Ronteix , modifié à
Depuis le début de la mobilisation des "gilets jaunes", 60% des radars ont été détruits ou dégradés. Pour Emmanuel Barbe, cela signifie que le nombre de morts sur les routes va augmenter en décembre.
INTERVIEW

L'abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires est l'un des éléments déclencheurs du mouvement des "gilets jaunes". D'ailleurs, 60% des radars fixes installés sur les bords de route sont hors service, selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Bernard Poirette reçoit samedi Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière.

Des destructions qui font remonter le nombre d'excès de vitesse. "On remet les radars en l'état lorsque c'est possible et on en a réparé au fur et à mesure", nuance Emmanuel Barbe, qui rappelle aux automobilistes qu'il reste encore pas mal de radars. "Donc il faut quand même cantonner sa vitesse."

 

Ce que ne semblent pas faire les automobilistes qui empruntent les routes qui n'ont plus de radar. "Ce qu'on constate sur le réseau bidirectionnel, le plus dangereux puisqu'il y a des chocs frontaux, il y a une augmentation de 248% des excès de vitesse depuis la mi-novembre", détaille le spécialiste.

"Ça va se payer en nombre de morts". "Et tout ça est très triste puisqu'on va montrer l'utilité des radars non pas en montrant la baisse des morts, mais leur augmentation. Ceux qui dégradent les radars ont une responsabilité gravissime. En laissant la vitesse remonter, ils vont provoquer des morts et les auront sur la conscience." 

Même si pour le mois de novembre, les chiffres de la mortalité routière étaient plutôt bons. Emmanuel Barbe s'attend à une hausse en décembre car "le niveau moyen de la vitesse fait monter ou baisser le nombre de morts. C'est une réalité scientifique. Ne nous réjouissons pas de la destruction des radars car ça va se payer en morts."

Des "centaines de millions d'euros" pour réparer ou remplacer les radars vandalisés

Quant à la remise en état de ces radars, cela va coûter "des centaines de millions d'euros. Non seulement parce que les réparations sont coûteuses mais aussi parce qu'il y a moins de verbalisations donc moins de recettes pour l'argent public. Et 92% de ces recettes vont à la Sécurité routière."