"Gilets jaunes": "les policiers n'ont pas besoin de cagnotte", selon leur patron Eric Morvan

Le directeur général de la police nationale, Eric Morvan, a assuré que l'institution n'avait "pas besoin de cagnotte".
Le directeur général de la police nationale, Eric Morvan, a assuré que l'institution n'avait "pas besoin de cagnotte". © GAIZKA IROZ / AFP
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Europe1.fr avec AFP
Le directeur général de la police nationale, Eric Morvan, a dénoncé vendredi "l'indécence" de la course aux cagnottes, assurant que les policiers n'en avaient "pas besoin", et invitant à donner plutôt "à la recherche médicale".

Le patron de la police nationale a estimé vendredi qu'elle n'avait pas "besoin de cagnotte" comme celle lancée par Renaud Muselier en faveur des forces de l'ordre blessés lors de manifestations de "gilets jaunes" et qui a dépassé le million d'euros.

"La police nationale n'a pas besoin de cagnotte", a déclaré le directeur général de la police nationale (DGPN), Eric Morvan sur France Inter. "Cette fracture (...) qui se manifeste à coups de cagnottes peut à certains égards friser l'indécence. S'il y a de la générosité dans ce pays, manifestons-là à la recherche médicale ou à l'enfance en danger mais les policiers n'ont pas besoin de cagnotte", a expliqué Eric Morvan.

Plus d'un million d'euros pour l'Amicale de la police nationale. Plusieurs cagnottes ont été lancées sur des plateformes numériques de collecte de fonds en faveur des forces de l'ordre en réaction à celle créée en soutien à l'ex-boxeur Christophe Dettinger, soupçonné d'avoir agressé deux gendarmes à Paris samedi. Celle lancée mardi, par Renaud Muselier, président LR de Provence-Alpes-Côte-d'Azur est celle qui a rencontré le plus de succès en récoltant plus d'un million d'euros qui seront redistribués à l'Amicale de la police nationale.

Le patron de la police a par ailleurs défendu l'action des forces de l'ordre accusées de violences par des "gilets jaunes" et une partie de l'opposition. "On n'est pas en train de parler d'une bagarre d'écoliers. Il n'est pas normal que l'on puisse mettre sur un pied d'égalité des manifestants qui sont en fait des émeutiers quand on arrive à ce degré de violences, et des agents de la force publique qui ont pour mission le rétablissement de l'ordre", a affirmé le DGPN.

Pas de "permissivité". Il a précisé que l'inspection générale de la police nationale (IGPN) avait reçu près de 200 signalements sur sa plateforme permettant à des particuliers estimant avoir été victimes ou témoins de violences policières d'alerter la police des polices. Depuis le début du mouvement, elle est officiellement saisie de 78 dossiers par l'autorité judiciaire, selon les chiffres d'Eric Morvan. "L'idée selon laquelle il y aurait une permissivité est totalement fausse", a-t-il assuré.