"Gilets jaunes" : le forcené d'Angers mis en examen et incarcéré

Angers gilets jaunes
L'homme se trouvait dans une station de lavage du centre commercial Espace Anjou. © AFP
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avec AFP , modifié à
L'homme qui a menacé de se faire exploser vendredi soir à Angers, pour défendre la cause des "gilets jaunes", ne présente pas de pathologie psychiatrique mais "paraît dépressif", a rapporté le procureur. 

Le forcené d'Angers, un homme "dangereux" qui a menacé vendredi de se faire exploser si les "gilets jaunes" n'étaient pas reçus à l'Élysée, a été mis en examen et incarcéré, a indiqué lundi le procureur. L'homme de 45 ans s'est rendu vendredi vers 22h30 après six heures de négociation avec les policiers et le préfet du Maine-et-Loire. Il a été mis en examen dimanche soir pour port et détention de produits ou engins explosifs et menace de crime contre les personnes avec ordre de remplir une condition, des infractions pour lesquelles il encourt sept ans de prison, a précisé le procureur d'Angers Yves Gambert.

"J'étais parti pour me suicider pour cette cause". "Particulièrement dangereux", l'homme avait une charge explosive autour du cou, actionnée par un dispositif de mise à feu électrique, a décrit le magistrat. "La charge était suffisante pour le tuer à coup sûr et peut-être pour provoquer la mort de personnes proches ou des blessures et mutilations importantes", a indiqué Yves Gambert. "Il réfute la volonté de blesser ou de tuer autrui. Il dit : 'j'étais parti pour me suicider pour cette cause-là'", a précisé le magistrat, qui a décrit "des moments de tension extrêmes" vendredi soir lorsque le forcené a dégoupillé son engin à plusieurs reprises durant la négociation avec les policiers. "On a l'impression qu'il est parti de chez lui le matin avec l'intention de ne pas rentrer chez lui le soir", a expliqué Yves Gambert, évoquant une "démarche suicidaire".

Un homme sans emploi depuis trois ans. Le magistrat a décrit un homme "très isolé", "proche de la marginalité", "qui ne travaille plus depuis 2015" et a perdu ses deux parents récemment. Se disant à la fois "sympathisant zadiste" et admirateur de la chose militaire, le quadragénaire ne présente pas de pathologie psychiatrique mais "paraît dépressif", selon Yves Gambert. Pendant les négociations, il avait à plusieurs reprises exhibé un drapeau tricolore et un béret rouge de parachutiste, souvenir de son service militaire.

Des grenades usagées issues d'une ZAD. Lors de la perquisition de son appartement de Rablay-sur-Layon, dans le Maine-et-Loire, les policiers ont retrouvé des dizaines de grenades lacrymogènes, la plupart usagées. "Il les a trouvées à Notre-Dame-des-Landes, où il était allé rejoindre les zadistes en avril-mai" lors des évacuations de la ZAD, a raconté le procureur. Le forcené n'était pas répertorié par les services de renseignement comme appartenant à un mouvement subversif violent. Consommateur de cannabis, il avait un antécédent en lien avec les stupéfiants, non inscrit à son casier judiciaire.