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Mathilde Belin , modifié à
Le journaliste David Dufresne a estimé sur Europe 1 que le renforcement du dispositif sécuritaire pour éviter les violences en marge de la mobilisation des "gilets jaunes" est avant tout une "manœuvre" politique. 
INTERVIEW

Alors que le gouvernement a annoncé lundi une série de mesures pour renforcer la sécurité après les violences de "l’acte 18" des "gilets jaunes", le journaliste David Dufresne a estimé mardi sur Europe 1 que l’exécutif faisait fausse route. "La véritable réponse n’est pas policière mais politique. La véritable réponse au mouvement des 'gilets jaunes' est politique, fiscale, sociale, mais pas policière", a martelé le journaliste indépendant, qui dénonce depuis quatre mois sur son compte Twitter les violences policières commises en marge du mouvement.

Selon lui, le durcissement de la politique sécuritaire annoncé lundi par le Premier ministre Édouard Philippe est une "manœuvre" politique. "Tout tourne autour des questions policières, pour s’éviter justement les questions de justice sociale et de justice fiscale", a-t-il souligné au micro de Matthieu Belliard.

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Le "déni" de Macron sur les violences policières. David Dufresne a ainsi vivement critiqué le "déni" d’Emmanuel Macron, lorsque celui-ci avait estimé lors d’un débat citoyen début mars dans les Alpes de Haute-Provence qu’on ne pouvait "pas parler de répression ou de violences policières" en France, alors que le pays est "un État de droit".

"C’est peut-être l'une des déclarations les plus graves d’Emmanuel Macron car elle signe le déni. Emmanuel Macron a osé dire devant une 'gilet jaune' que dans un État de droit comme la France, on n’avait pas le droit de parler de violences policières… Bien sûr que si ! Justement, un État de droit est fait pour qu’on puisse parler de tout, y compris de ce qui ne va pas, y compris de violences policières", a recadré David Dufresne, récompensé lors des Assises du journalisme de Tours le week-end dernier pour son travail d’investigation.