"Gilets jaunes" : Éric Drouet remis en liberté, il sera jugé le 5 juin

Dans l'attente de ce procès, Eric Drouet a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de porter une arme.
Dans l'attente de ce procès, Eric Drouet a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de porter une arme. © AFP
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avec Service Police-Justice et AFP , modifié à
Celui qui est l'un des visages du mouvement des "gilets jaunes" avait été arrêté samedi, en marge des manifestations à Paris. Il sera jugé en juin pour "port d'arme prohibé de catégorie D et participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations". 

Éric Drouet, l'un des initiateurs des "gilets jaunes" interpellé samedi lors de l'"Acte VI" des manifestations à Paris, sera jugé le 5 juin prochain, ont indiqué dimanche des sources concordantes. Dans l'attente de ce procès, il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de porter une arme, a précisé une source judiciaire.

Il n'est cependant pas interdit de se présenter à Paris contrairement à ce que le parquet de Paris avait demandé, a-t-on appris de même source et auprès de son avocat. Il sera jugé pour "port d'arme prohibé de catégorie D", après avoir été retrouvé porteur d'une sorte de matraque, et pour "participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations". Dimanche soir, l'homme a tenu à remercier ses soutiens sur sa page Facebook : "Bien sorti les amis ! Merci à vous pour le soutien !".

Une des voix qui pèsent dans la contestation. Interpellé samedi après-midi, il a été présenté dimanche matin à un magistrat du parquet de Paris, qui lui a notifié qu'il serait jugé le 5 juin devant le tribunal correctionnel. Éric Drouet, 33 ans, un chauffeur routier de Melun, en Seine-et-Marne, est une des voix qui pèsent dans la contestation qu'il définit lui-même comme "populaire" et "totalement apolitique". C'est lui qui sur sa page Facebook avait appelé les "gilets jaunes" à commencer leur mobilisation parisienne de samedi à Versailles, avant de changer de destination et de les inviter à se rendre sur la butte Montmartre. Les manifestants avaient ensuite déambulé dans plusieurs quartiers de la capitale.

"Organiser une manifestation non déclarée, c'est un délit", a lancé Laurent Nuñez. Éric Drouet a été arrêté samedi vers 14h15 rue Vignon, dans le quartier de la Madeleine, au milieu de quelques dizaines de manifestants. "Éric Drouet a appelé à cette manifestation, sur les réseaux sociaux, il a donné un certain nombre de lieux de rendez-vous et il était présent sur ces lieux, donc c'est un organisateur, à ce titre-là c'est un délit d'organiser une manifestation non déclarée", a déclaré samedi soir sur BFMTV le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez. "La justice tranchera pour savoir s'il y a bien eu délit", sachant qu'"organiser une manifestation non déclarée, c'est un délit", a-t-il ajouté. Cette charge n'a pas été retenue pour l'instant contre Éric Drouet par le parquet, mais l'enquête sur cet aspect se poursuit, a précisé la source judiciaire.

Une "arrestation arbitraire" pour les "gilets jaunes".  Créée mi-octobre, la page Facebook d'Éric Drouet appelant au "blocage national contre la hausse des carburants" a été rapidement suivie par des dizaines de milliers de personnes, amorçant la mobilisation nationale du 17 novembre, l'"acte I" des "gilets jaunes".Dimanche soir, des "gilets jaunes de la première heure" dénoncent dans un communiqué "l'agression brutale, l'arrestation arbitraire et injustifiée dont a été victime Éric Drouet" et exigent du gouvernement "l'abandon de toutes les charges injustifiées" à son égard. Parmi les signataires, des figures emblématiques du mouvement comme Maxime Nicolle, alias "Fly Rider", Priscillia Ludosky ou Laëtitia Dewalle.