"Gilets jaunes" : blessé lors d'une manifestation, le président d'un syndicat lycéen porte plainte

Louis Boyard met en cause le LBD des forces de l'ordre.
Louis Boyard met en cause le LBD des forces de l'ordre. © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP
Louis Boyard a porté plainte mercredi, après avoir été blessé au pied gauche par un tir de lanceur de balles de défense selon lui, en marge de "l'acte 12" des "gilets jaunes". 

Le président du syndicat lycéen UNL, Louis Boyard, blessé au pied lors du 12ème samedi de mobilisation des "gilets jaunes", a porté plainte mercredi, s'estimant victime de violences volontaires avec arme par les forces de l'ordre, a rapporté son avocate. Le jeune homme âgé de 18 ans affirme avoir été blessé par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) alors qu'il défilait pacifiquement à Paris le 2 février, avec des "gilets jaunes" qui s'étaient rassemblés ce jour-là pour une "grande marche des blessés" afin de dénoncer les violences policières.

"Trauma de l'avant-pied gauche". Le plaignant dit s'être tenu à l'écart des manifestants lorsque des heurts ont commencé à éclater en fin d'après-midi avec les forces de l'ordre, mais avoir ressenti soudainement "un puissant choc sur le dessus de son pied gauche". Le service des urgences de l'hôpital Saint-Antoine, où Louis Boyard a été examiné dans la soirée, a diagnostiqué un "trauma de l'avant-pied gauche sans fracture ni luxation évidente à la radio". Son médecin traitant lui a ensuite prescrit 10 jours d'interruption totale de travail (ITT). "La circonstance selon laquelle les lanceurs de balles de défense sont autorisés dans le cadre d'une opération de maintien de l'ordre ne doit pas empêcher la justice d'enquêter afin de savoir si une utilisation adéquate de ces armes a été faite", a souligné Jade Dousselin, conseil du lycéen.

Une arme controversée. L'avocate a par ailleurs indiqué vouloir saisir le Défenseur des droits, autorité indépendante notamment chargée de veiller au respect de la déontologie des forces de sécurité, sur l'utilisation des LBD. Le recours à cette arme, qui a fait de nombreux blessés, s'est intensifié avec le mouvement des "gilets jaunes", le gouvernement ayant dénombré fin janvier plus de 9.000 tirs de LBD.