Gérard Depardieu, qui aura 75 ans mercredi, est visé par deux plaintes pour viol et agression sexuelle, des accusations qu'il réfute (illustration). 1:30
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avec AFP / Crédit photo : , modifié à
Dans une tribune publiée lundi soir sur le site du Figaro, une soixantaine de personnalités du monde de la culture dénoncent un "lynchage" de Gérard Depardieu, mis en examen pour viols depuis 2020 et au cœur d'une polémique après une émission de France 2. Une tribune critiquée par des associations féministes. 

Des associations féministes ont dénoncé mardi la publication d'une tribune de soutien à Gérard Depardieu, mis en examen pour viols depuis 2020 et au cœur d'une polémique après une émission de France 2, signée par une soixantaine de personnalités du monde de la culture. "C'est un crachat au visage des victimes de violences", a réagi auprès de l'AFP le collectif "Nous Toutes". "On ne comprend pas que le monde de la culture se mobilise, il faudrait utiliser cette voix pour soutenir les victimes", selon Tatiana, militante du collectif.

"Une tribune très pédagogique"

Les signataires de la tribune, où figurent les actrices Nathalie Baye, Carole Bouquet et Charlotte Rampling, les acteurs Jacques Weber, Pierre Richard et Gérard Darmon, ou encore les chanteurs Carla Bruni et Jacques Dutronc, dénoncent un "lynchage" de Gérard Depardieu. "Nous ne pouvons plus rester muets face au lynchage qui s'abat sur lui, face au torrent de haine qui se déverse sur sa personne, sans nuance, dans l'amalgame le plus complet et au mépris d'une présomption d'innocence", écrivent-ils dans ce texte publié quelques jours après que le président Emmanuel Macron a pris la défense de l'acteur. 

"C'est une tribune très pédagogique. Ce que l'on voit, c'est comment un entourage va s'organiser et utiliser des arguments tels que 'c'est un monstre sacré, c'est un génie' pour protéger quelqu'un", a déclaré à l'AFP la présidente de la Fondation des femmes, Anne-Cécile Mailfert. "Ça va être très difficile pour les victimes de parler et porter plainte (...). Mais personne n'est au-dessus des lois", a-t-elle ajouté.

"Une incompréhension"

Emmanuelle Dancourt, cofondatrice de #MeTooMedias, s'est dite elle "atterrée". "J'ai l'impression qu'il y a une incompréhension quand j'entends parler de torrent de haine qui se déverse sur Depardieu... Il n'y a jamais de vengeance (de la part de victimes de violences sexuelles, NDLR), mais un besoin de protéger les autres", a-t-elle souligné sur BFMTV. Gérard Depardieu, qui aura 75 ans mercredi, est visé par deux plaintes pour viol et agression sexuelle, des accusations qu'il réfute. Il est mis en examen dans l'un des cas.

L'association les Papillons, qui recueille la parole d'enfants victimes de violences, a mis fin au rôle d'ambassadeur de Pierre Richard après qu'il a signé la tribune. "On a une ligne de conduite claire et nette, on se range toujours du côté des victimes présumées. (...) Cette tribune, sans un mot pour les victimes présumées, est de trop", a indiqué à l'AFP son président Laurent Boyet.