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J.R. , modifié à
L'ex-numéro 3 de la gendarmerie, auteur de "Tout ce qu’il ne faut pas dire - insécurité, justice : un général de gendarmerie ose la vérité", plaide pour davantage de liberté d’expression pour les militaires. 
INTERVIEW

Son discours devant l’Assemblée nationale lui avait valu le surnom de "général courage". En décembre 2013, le général Soubelet avait exprimé, lors d’une intervention filmée, de fortes réserves sur la politique pénale du gouvernement. Le militaire avait gagné la sympathie de nombreux gendarmes, mais aussi les foudres de sa hiérarchie. Conséquence : celui qui était alors numéro 3 de la gendarmerie avait été remplacé à ce poste et muté au commandement de la gendarmerie de l'outre-mer. Une décision qui avait provoqué un vif émoi chez les gendarmes.

Deux ans plus tard, le général Soubelet, toujours en poste, publie un essai intitulé "Tout ce qu’il ne faut pas dire - insécurité, justice : un général de gendarmerie ose la vérité" (éd. Plon). Invité du Club de la presse d’Europe 1, il a plaidé pour davantage de liberté d’expression pour les militaires, malgré le devoir de réserve auquel est astreinte la profession. "Les militaires doivent pouvoir s’exprimer. On doit ouvrir un débat. La question c’est : comment et avec quelles limites", a-t-il demandé, mercredi soir.

L’intervention du Général Bertrand Soubelet devant l’Assemblée nationale, en décembre 2013 :

"Plus on est gradé, plus on ferme sa bouche." "Aujourd’hui, quasiment aucun militaire ne s’exprime. Comment peut-on imaginer que des militaires, qui sacrifient leur vie pour notre pays, quand ils reviennent sur le territoire national on leur dit : ‘oui mais vous êtes militaires, vous avez le droit de vous faire trouer la peau là-bas, mais quand vous revenez on ne veut pas vous entendre.’ C’est juste impossible. Le devoir de réserve c’est quoi ? C’est plus on est gradé, plus on ferme sa bouche", a conclu le général Soubelet.