Gard : la justice ordonne à une colonie allemande de "cesser toute activité"

Le camping a été inondé début août.
Le camping a été inondé début août. © Boris HORVAT / AFP
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avec AFP
Une colonie allemande qui était installée sans autorisation sur un terrain à Saint-Julien de Peyrolas, et qui a connu des inondations meurtrières cet été, doit enlever toutes ses installations. 

La Cour d'appel de Nîmes a ordonné jeudi à une colonie et un camping allemands installés sans autorisation préfectorale sur un terrain de Saint-Julien de Peyrolas, dans le Gard, de "cesser toute activité", suite à une plainte de la mairie, a indiqué l'avocate de l'association allemande. La Cour d'appel a ainsi infirmé la décision prise en première instance, selon Me Sylvia Geelhaar. Cette procédure avait été lancée avant les graves inondations qui ont touché ce terrain le 9 août, faisant un mort. La Cour ordonne à l'association Jugendförderung Sankt Antonius de Leverkusen "de ne plus rien faire sur ce terrain" situé en contrebas du village, d'y "cesser toute activité", et "oblige à l'enlèvement complet de toutes les installations", a précisé l'avocate.

Inondations mortelles. La mairie, qui soulignait depuis des mois les dangers d'accueillir des jeunes sur un terrain inondable, avait fait appel de la décision de première instance. Elle considérait que l'association ne respectait pas le plan local d'urbanisme. Le 9 août, les craintes de la municipalité se sont avérées de manière dramatique : à la suite de fortes pluies, le ruisseau qui bordait le terrain de l'association s'est transformé en torrent déchaîné. Un sexagénaire allemand a été retrouvé mort à proximité. Plus d'une centaine d'enfants de la colonie avaient dû être évacués en urgence et neuf d'entre eux avaient été légèrement blessés. 

Deux personnes mises en examen. La cour d'appel a ordonné la démolition de toutes les installations de la colonie, et ce dans un délai de six mois, sous peine d'une astreinte de 100 euros par jour. Une interdiction du camping a également été prononcée, sous peine d'une astreinte de 1.000 euros par jour. À la suite de ces inondations, le président et le vice-président de l'association Jugendförderung Sankt Antonius, propriétaire du terrain de la colonie, ont été mis en examen pour "blessures involontaires aggravées par la mise en danger d'autrui", dans une procédure distincte de celle sur laquelle la Cour d'appel s'est prononcée jeudi.