Fronde des policiers : un accord de revalorisation salariale a été conclu entre Castaner et les syndicats

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avec AFP , modifié à
Le gouvernement a négocié un accord avec les syndicats, afin de dénouer la fronde des policiers. 

À l'issue d'une journée de protestation des forces de l'ordre, le ministère de l'Intérieur a accepté mercredi soir de revaloriser les salaires des policiers qui réclamaient plus de moyens après leur mobilisation en masse face aux "gilets jaunes".

Un accord de revalorisation salariale finalement conclu. Depuis le début de la semaine, le gouvernement cherche à désamorcer la fronde qui monte dans la police et avait promis de s'attaquer au "chantier" du paiement des millions d'heures supplémentaires en souffrance et de verser une prime exceptionnelle de 300 euros.

Sous pression mercredi après des fermetures "symboliques" de commissariat dans plusieurs villes, le ministre de l'Intérieur est finalement allé plus loin en concluant un accord de revalorisation salariale à l'issue de négociations tendues avec les trois principaux syndicats de la profession.

Des augmentations de salaire dès janvier. "Cet accord (...) ouvre la voie à une amélioration et une modernisation des conditions de travail et de rémunération des policiers", ont affirmé dans un communiqué le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d'État Laurent Nuñez, précisant qu'une première revalorisation de 40 euros par mois interviendrait dès le 1er janvier.

Selon le syndicat Unité-SGP Police, l'augmentation des salaires sera ensuite graduelle et devrait aboutir au bout d'un an à une hausse en moyenne de 120 euros net par mois pour les gardiens de la paix et pouvant aller jusqu'à 150 euros pour les plus hauts gradés. Le coût total pour les finances publiques n'a pas été communiqué alors que le gouvernement a déjà annoncé plusieurs milliards d'euros de mesures destinées à faire retomber la colère des "gilets jaunes".

La prime de 300 euros ne sera versée qu'aux fonctionnaires mobilisés contre les "gilets jaunes". Conséquence de cette revalorisation, la prime exceptionnelle, durement critiquée par des policiers qui y voyaient une proposition "méprisante", voit son périmètre drastiquement réduit : elle ne sera versée qu'aux personnels techniques, scientifiques et administratifs et aux employés de préfecture mobilisés par la crise des "gilets jaunes" depuis le 17 novembre. Le chantier des heures supplémentaires, qui porte sur quelque 275 millions d'euros, reste en revanche ouvert et sera "traité" à partir de janvier, a assuré le syndicaliste. 

 

Une grève du zèle toute la journée de mercredi. Tout au long de la journée, la protestation des forces de l'ordre a pris la forme de fermetures "symboliques" de commissariats et d'une grève du zèle dans plusieurs villes. À Bordeaux, le commissariat est resté ouvert mais seul le "service minimum" a été assuré. Même son de cloche à Marseille, où les "missions d'urgence" étaient accomplies tandis que les tâches secondaires ont été "laissées de côté", a expliqué un responsable local d'Alliance.

La grogne s'était également fait sentir mercredi matin aux aéroports parisiens de Roissy et d'Orly où des fonctionnaires de la Police aux frontières ont appliqué un contrôle scrupuleux des passeports en soutien à leurs collègues. De longues files d'attente se sont formées mais aucun vol n'a été retardé.

Les syndicats ont récemment durci le ton contre le gouvernement après un mois éreintant où les forces de l'ordre ont dû gérer la mobilisation des "gilets jaunes" mais aussi une menace terroriste revenue brutalement sur le devant de l'actualité avec l'attentat de Strasbourg, qui a fait cinq morts.