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avec Pierre de Cossette , modifié à
Le policier présent dans le fourgon violemment attaqué par des manifestants samedi à Lyon a raconté à Europe 1 comment il a vécu cette attaque, avec sa collègue, depuis l'intérieur du véhicule. 
TÉMOIGNAGE

Il était sur le siège passager lorsque son fourgon de police a été violemment attaqué par des manifestants, samedi à Lyon, en marge de la mobilisation des "gilets jaunes".

Le policier présent dans la voiture siglée a raconté à Europe 1, dimanche, comment il a vécu cette violente attaque, filmée depuis le véhicule et dont les images tournent sur les réseaux sociaux. "On s’est retrouvés dans le flot de la circulation, arrêtée, et de là, on a vu les manifestants nous arriver dessus. Dès qu’ils nous ont vus, j’ai senti qu’on allait être pris à partie", a confié Olivier, brigadier chef, à Europe 1.

"Elle a géré malgré son expérience". "Tout de suite, ils nous ont foncés dessus. Les pavés ont commencé à pleuvoir. On les voit et on les entend... La seule pensée à ce moment-là, c’est de nous extraire avec le véhicule", poursuit-il. Dans la vidéo, on peut entendre ce policier actionner les gyrophares et sommer sa collègue d’avancer, tout en tentant de la rassurer alors qu’elle commence à pleurer. "Je parle à ma collègue, je lui dis qu’il faut qu’on s’en aille. Elle a géré la situation malgré son peu d'expérience. La peur et l’adrénaline étaient là, mais on a pu s’extraire", relate-t-il. 

L'institution prise pour cible. La jeune femme policière adjointe, au volant du fourgon, débute en effet dans la profession. Avec Olivier, ils sont envoyés ce samedi pour une mission de sécurisation de la circulation autoroutière, alors que la circulation s’est trouvée interrompue par des "gilets jaunes". "Je suis attristé de voir comment ça tourne, en sachant que les manifestants s’en sont pris à l’institution de police. Ce n’était pas contre nos personnes, mais parce que nous sommes policiers", regrette le brigadier chef âgé de 45 ans, dont 20 ans dans les services de police.

"On a eu peur de rester bloqués, je ne sais pas comment ça aurait tourné si on était restés bloqués…", confie encore Olivier, estimant que la robustesse du véhicule y est pour beaucoup. "Le véhicule nous a bien sauvés, nous a bien aidés." Désormais, celui-ci part en réparation, alors que presque toutes les vitres ont été dégradées, les gyrophares cassés, le capot enfoncé… Bien que ce soit "la première fois de sa carrière" qu’il subit un "tel degré de défoulement", Olivier est de nouveau au travail ce dimanche : "c’est normal, c’est mon métier. Et j’aime faire mon métier."