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Sur Europe 1, le président du CRIF, Francis Kalifat, s'est inquiété mardi de la hausse des actes antisémites en 2018, tout en soulignant que les chiffres sous-estimaient encore le phénomène.
INTERVIEW

L'an passé, 541 faits antisémites ont été enregistrés, dont 81 actions violentes, selon un bilan du ministère de l'Intérieur publié mardi. Un bond de 74% par rapport à l'année précédente, condamné unanimement par le gouvernement, les oppositions et les organisations juives. Et "tout le monde ne va pas déposer plainte", rappelle sur Europe 1 le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).

"Ces chiffres ne reflètent pas la réalité de l'antisémitisme dans notre pays". "Nous savons que ces chiffres ne reflètent pas la réalité de l'antisémitisme dans notre pays. Les dernières études l'ont démontré, 80% des répondants victimes d'actes antisémites ne déposent pas plainte parce qu'ils pensent que ça ne sert plus à rien", avance Francis Kalifat, s'appuyant notamment sur une enquête de l'Agence européenne des droits fondamentaux datant du mois de décembre.

 

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Résignation pour certains, peur pour d'autres. "Il y a aussi tous ceux qui ne vont pas déposer plainte parce qu'ils ont peur (…) parce qu'ils connaissent ceux qui les harcèlent", souligne encore le représentant religieux au micro de Matthieu Belliard. "C'est le problème auquel sont confrontés une grande partie de ces Français juifs qui vivent dans les 'quartiers difficiles'", dénonce-t-il encore.

"Le silence fait parfois plus mal que les actes". Francis Kalifat appelle ainsi à "briser le silence". Un message adressé aux victimes, mais aussi à tous ceux qui laissent faire sans réagir, car ce silence "fait parfois plus mal encore que ces actes antisémites". L'antisémitisme, souligne-t-il enfin, n'est pas seulement un problème pour la communauté juive : "c'est un problème pour la France".