Fonderie de Bretagne : activité partielle, procédure devant le tribunal de commerce en vue

A la Fonderie de Bretagne, dans le Morbihan, environ 200 des 350 salariés ont été placés en activité partielle pour deux semaines, à l'issue desquelles une procédure devant le tribunal de commerce est envisagée.
Environ 200 des 350 salariés de la Fonderie de Bretagne (FDB) à Caudan (Morbihan) sont placés en activité partielle durant deux semaines, à l'issue desquelles une procédure devant le tribunal de commerce est envisagée, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
"D'ici quinze jours, on sera en cessation de paiement et ce sera direction le tribunal de commerce", a déclaré à l'AFP le délégué syndical CGT Maël Le Goff à l'issue d'un CSE extraordinaire, confirmant une information du Télégramme.
Préserver "la trésorerie de l'entreprise", comme enjeu majeur
Selon FDB, le groupe automobile Renault, son principal client, a refusé en décembre de s'engager sur des commandes futures, faisant capoter un accord de reprise par le fonds allemand Private Assets.
Ancienne filiale du constructeur au losange, FDB avait été vendue en 2022 au fonds d'investissement allemand Callista Private Equity. Mais Renault est resté le principal client de la Fonderie, représentant 95% de son chiffre d'affaires en 2024.
"L'enjeu, c'est la préservation de la trésorerie de l'entreprise", a indiqué à l'AFP sa direction générale. Ainsi, un atelier représentant "une centaine d'emplois" est maintenu pour finir les pièces déjà coulées et les livrer, tandis que le reste des salariés est placé en activité partielle pour quinze jours.
A l'issue de cette période, la direction a estimé "vraisemblable" que la Fonderie "se place sous la protection du tribunal de commerce de Rennes".
Les négociations sont "à un niveau de blocage"
"Avec le peu de visibilité que nous avons sur l'avenir, nous allons nous mettre à la recherche d'un repreneur avec, si possible, une reprise à la barre du tribunal. C'est une nouvelle histoire", a ajouté la même source.
"Je voudrais souligner la grande dignité des salariés et leurs représentants et dire que nous sommes tous révoltés qu'on puisse laisser tomber un projet sans réelle justification", a poursuivi la direction.
En grave déficit, FDB, qui produit des pièces en fonte pour les suspensions et les échappements, avait entamé en juillet des négociations avec le fonds d'investissement allemand Private Assets pour sa reprise.
Mais les négociations pour que Renault s'engage à maintenir des commandes jusqu'en 2028 "sont aujourd'hui à un niveau de blocage", avait reconnu vendredi sur la radio RMC le ministre chargé de l'Industrie et de l'Energie Marc Ferracci.