Fipronil : l'UFC-Que Choisir réclame une "obligation d'indiquer l'origine des ingrédients" depuis "des années"

Olivier Andrault, UFC-Que Choisir, Europe 1, 1280
"Trop souvent, on a eu des avancées consuméristes parce qu'il y a eu une crise auparavant", analyse Olivier Andrault de l'UFC-Que Choisir. © Europe 1
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G.D , modifié à
A l'heure actuelle, "il n'y a pas d'obligation d'indiquer l'origine d'un ingrédient, dès lors qu'il est utilisé dans un produit transformé", indique Olivier Andrault de l'UFC-Que Choisir.

La France est le premier producteur d’œufs en France. Pourtant, le pays a tout de même été touché par la crise des œufs contaminés au fipronil, en provenance des Pays-Bas et de la Belgique. Avec une telle production d’œufs, la France devrait s'auto-suffire mais ce n'est pas le cas. La raison est financière et la recherche de marges toujours plus élevées par les industriels de l'agroalimentaire, qui achètent les produits moins chers à l'étranger. "Les acheteurs se comportent trop souvent comme des traders, a estimé Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l'UFC-Que Choisir, au micro d'Europe 1. Les acheteurs, dont on attendrait qu'ils aient un nombre de fournisseurs limité afin de connaître leur fiabilité, vont avoir un nombre potentiellement infini de fournisseurs." Et ce procédé est "une menace directe pour la traçabilité" des produits.

Les lobbys, un obstacle. Afin de "limiter le nombre de fournisseurs utilisés par l'industrie agroalimentaire", l'UFC-Que Choisir a demandé qu'il y ait une "obligation d'indiquer l'origine des ingrédients". A l'heure actuelle, "il n'y a pas d'obligation d'indiquer l'origine d'un ingrédient, dès lors qu'il est utilisé dans un produit transformé". "Ça fait des années que l'UFC-Que Choisir demande à la Commission européenne, aux parlementaires européens d'inscrire cette mention de façon obligatoire mais, poids des lobbys oblige, nous n'avons pas réussi jusqu'à présent", confie Olivier Andrault.

Les scandales pour progresser ? Mais cette crise des œufs contaminés pourrait peut-être changer les choses : "Trop souvent, on a eu des avancées consuméristes parce qu'il y a eu une crise auparavant." A titre d'exemple, Olivier Andrault prend le cas de la crise de la vache folle : "Cela nous a au moins permis d'obtenir une indépendance au niveau de nos instances sanitaires, ce qu'on appelle l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation). Précédemment, c'était le ministère de l'Agriculture, qui avait du mal à partager entre les lobbys des uns et des autres." Il n'est donc pas exclu que le scandale des œufs contaminés au fipronil ait des conséquences positives dans le futur.