Rénovations thermiques 1:35
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Louise Sallé // Crédit photo : Tobias SCHWARZ / AFP
Conséquence du dérèglement climatique, les étés deviennent de plus en plus caniculaires. Dans les villes, les habitants étouffent faute d'espaces vert suffisants et d'isolation thermique. Alors à Paris, un bailleur social a décidé de prendre à bras-le-corps le problème, afin de permettre aux habitants de mieux supporters les vagues de chaleur.

34 à Paris, 32 à Lille, 33 à Lyon... Dès la fin juin, le thermomètre s'affole. Depuis quelques années, la période estivale devient difficile à supporter dans certains appartements. Rien qu'en 2022, près de 60% des ménages disent avoir souffert de la chaleur dans leur logement. C'est huit points de plus en seulement deux ans, souligne une étude de la Fondation Abbé Pierre qui paraît ce lundi matin. Particulièrement touchés, les quartiers populaires dans les grandes villes sont victimes d'une urbanisation dépassée, où le béton est roi et libère, la nuit, la chaleur qu'il emmagasine le jour.

Végétalisation

Alors, à Paris, la mairie a lancé en priorité plusieurs chantiers de rénovation thermique dans des logements sociaux. Dans le 11ᵉ arrondissement, le premier enjeu des architectes pour ces bâtiments construits sur une dalle de parking : végétaliser là où c'est possible. 

"Actuellement, la cour est végétalisée partiellement. Et l'on va venir multiplier environ par 1,8 la surface de verdure", souligne Béatrice Vivien, l'architecte. "On vient agrandir les jardinières par exemple. En fait, dès que l'on a une petite parcelle qui n'est pas utilisée, on vient planter", poursuit-elle au micro d'Europe 1. 

Autre levier pour isoler ces 77 logements sociaux : installer des volets aux fenêtres, car seules celles du rez-de-chaussée en possèdent et renforcent l'isolation des vitres. "Ça représente la moitié de notre investissement" souligne Amélie Bousseau est chef de projet du bailleur social la Régie Immobilière de la Ville de Paris. 

Des rénovations qui ne sont pas remboursées

"Par exemple sur les grandes fenêtres, des brise-soleil orientables où les locataires vont pouvoir baisser le store et orienter la lame pour quand même avoir de la lumière en journée", souligne-t-elle. Un gain de confort, mais aussi d'énergie, puisque "le bâtiment consommerait 65 % moins d'énergie que ce qu'il consomme aujourd'hui. On passe ainsi d'une étiquette E à une étiquette B", analyse Amélie Bousseau. 

Ces travaux étaient particulièrement attendus par les habitants. "Le passage d'air est inexistant chez des locataires. Ils ont des températures quand même excessives, de l'ordre de 35 degrés. Donc c'est vraiment éprouvant", note la gardienne. Malheureusement, peu de travaux de rénovation améliorant le confort d'été sont aujourd'hui remboursés, comme les protections solaires ou les volets qui sont exclus des aides de l'État.