Faut-il expulser des familles entières de leur logement social pour limiter le trafic de drogue dans les cités ? 1:31
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Nicolas Feldmann , modifié à
Récemment, plusieurs cas de familles expulsées de leur logement social en raison des infractions et délits commis par les enfants ont été relatées dans la presse. Mais est-ce vraiment une mesure utile ? Europe 1 s'est rendu au Clos-des-Roses, à Compiègne, où le résultat est en demi-teinte.

"C'est humiliant, c'est difficile." En 2018, dans le quartier du Clos-des-Roses de Compiègne, l'affaire a ébranlé tout le voisinage, à commencer par l'habitante rencontrée par Europe 1. Trois frères impliqués dans un vaste trafic de drogue ont été condamnés. Le bâilleur social a alors réclamé, et obtenu, l'expulsion de toute la famille. Dans le quartier l'épisode a laissé des traces mais n'a pas mis fin au trafic de drogue, et interroge donc sur la pertinence de ces mesures d'expulsion, alors qu'une sanction similaire a été prise récemment à Nice.

"Faire évoluer les esprits"

"Tout le monde est attentif à ce qui se passe dehors car personne ne voudrait avoir des problèmes", explique la même riveraine au micro d'Europe 1. "Mais certains parents sont dépassés. Beaucoup courent derrière les enfants. Ce n'est pas le fait d'expulser une famille qui va régler tout le problème." D'autant que ce n'est pas toujours facile à mettre en oeuvre, en témoigne cette affaire, ici, lorsque la justice a tranché en faveur d'un rappeur condamné pour trafic de drogue, qui a donc pu rester au Clos-des-Roses avec sa famille.

Un peu plus bas dans le quartier, des jeunes quadrillent un point de deal. "Les expulsions, ce n'est qu'un élément parmi d'autre", explique Philippe Marini, le maire de Compiègne. Pour lutter contre le trafic de drogue, l'édile vante aussi les mérites d'une "police municipale forte, bien équipée", et d'une politique globale "avec le but de faire évoluer les esprits des gens des quartiers concernés".