Au pied du Pont Mirabeau, des camions Lafarge déversent dans la Seine un liquide blanchâtre "depuis plusieurs années", dénoncent les riverains 1:28
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Justin Morin, édité par Ariel Guez , modifié à
Europe 1 révélait mardi que le cimentier Lafarge rejetait dans la Seine des eaux usées d’une de ses usines, située au bord du fleuve. Selon nos informations, un autre site est concerné dans Paris. Les riverains sont excédés et ont envoyé des photos accablantes à la mairie de Paris, qui assure les avoir transmises à la justice. 

Le cimentier Lafarge a été filmé, dans une vidéo que vous dévoilait Europe 1 mardi matin, en train de rejeter les eaux usées de l'une de ses usines dans la Seine, en plein Paris, dans le quartier de Bercy. Après la publication de notre article, la mairie de Paris a annoncé porter plainte contre le groupe de construction. Anne Hidalgo, sur les réseaux sociaux, a dénoncé un "scandale écologique". Contacté, Lafarge déplorait "un incident tout à fait exceptionnel et indépendant de sa volonté". Mais de nouvelles informations d'Europe 1 mettent à mal cette version : du béton pourrait avoir été déversé depuis plusieurs années au pied du Pont Mirabeau. 

"Ce n'est pas du tout accidentel"

Au pied de ce monument classé de la capitale, qui enjambe la seine du 15ème au 16ème arrondissement, des riverains constatent depuis des années des faits graves commis par Lafarge. Depuis son appartement, Maryse Fourcade, vice-présidente de l'association des riverains, a une vue directe sur la centrale à béton. "J'ai vu plusieurs fois des camions Lafarge déverser un liquide blanchâtre, qui ressemblait à des eaux usées, directement dans la Seine", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. "Ce n'est pas du tout un hasard, ce n'est pas du tout accidentel, ça dure depuis de nombreuses années !" explique-t-elle, dépitée. "Ça me révolte."

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"Il faut que Lafarge comprenne que le temps de l'impunité est terminé"

Les photos sont accablantes. La dernière date d'il y a trois mois et toutes auraient été envoyées à la mairie. Contacté, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, affirme les avoir transmises à la justice. "Il ne s'agit pas de dire que le groupe Lafarge a fait exprès. Ça, ce sera à l'enquête de le dire", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Simplement, nous avons quelques doutes sur l'explication qui est donnée d'actes malveillants", avance Emmanuel Grégoire, avant de mettre en garde le groupe de construction. "Il faut qu'ils comprennent que le temps de l'impunité est terminé", lance-t-il.

La mairie accuse aussi HAROPA Ports de Paris, qui aménage, entretien et exploite les installations portuaires en Île-de-France, de ne pas avoir rempli son devoir de contrôle... ce que réclame depuis des années l'association de riverains.