Calais : huit associations demandent à Cazeneuve de reporter le démantèlement programmé de la "jungle"

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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C.C avec AFP , modifié à
"Sans une renégociation entre la France et le Royaume-Uni sur la répartition des exilés, le phénomène rencontré à Calais ne pourra que perdurer".

Dans une lettre ouverte à Bernard Cazeneuve, huit associations ont demandé jeudi le report du démantèlement programmé d'une partie de la "jungle" de Calais, requête à laquelle le ministre de l'Intérieur a opposé les conditions de vie "indignes" des migrants concernés.

Un démantèlement sans "solutions alternatives". Dans leur lettre, les associations (Médecins du Monde, le Fnars, Emmaüs, le Secours Catholique, la Cimade, le Secours Islamique, ATD Quart Monde et CCFD Terre solidaire) font part de leur "profonde opposition" au projet de démantèlement, annoncé par la préfecture, qui ne s'accompagne pas, selon elles, "de véritables solutions alternatives".  Selon les signataires, ce démantèlement "ne fera que fragiliser encore un peu plus les quelques milliers d'exilés que la France et la Grande-Bretagne se montrent incapables d'accueillir convenablement".

4.000 migrants concernés par ce démantèlement. Pour eux, "il n'est pas question" de "vouloir pérenniser des conditions d'accueil à bien des égards dégradantes", mais les alternatives que la préfète "estime suffisantes" pour justifier le démantèlement de la jungle, où vivent actuellement 4.000 migrants, sont "très loin de répondre aux besoins et aux problèmes rencontrés". Par ailleurs, ils estiment qu'"une évacuation brutale provoquerait des reconstitutions de campements, notamment à Grande-Synthe", où 1.500 migrants vivent déjà dans la précarité.

Un démantèlement qui se déroule "de façon improvisée". Les migrants ont le choix entre le Centre d'accueil provisoire (CAP) ouvert en janvier dans la partie nord du camp, et capable d'accueillir 1.500 personnes dans des conteneurs aménagés, ou différents centres d'accueil et d'orientation (CAO) créés ailleurs en France. Mais, pour les associations, le CAP "est encore largement sous-dimensionné" et le placement en CAO "se réalise dans une telle improvisation" que "ces centres ne répondent pas à leurs propres objectifs": "offrir la possibilité de recevoir une information fiable" sur leurs options.