EUROPE 1 ET VOUS - Face au déclin de l'argent liquide, les commerçants s'adaptent

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Romain Bitot, édité par Yanis Darras , modifié à

Chaque jour, Europe 1 se penche sur une idée ou un problème dans votre quotidien. Depuis la crise sanitaire et le développement du paiement sans contact, les Français payent de moins en moins souvent en liquide. Pourtant très attachés aux pièces et aux billets, les Français changent leurs habitudes, et celles des commerçants aussi.

L'argent liquide serait-il une espèce en voie de disparition en France ? Partout dans le pays, les billets et les pièces se font plus rares. Et pour cause : les Français ne payent plus que la moitié de leurs achats en espèces , contre 80% en 2016. Une tendance accélérée, forcément, par la crise sanitaire, le boom du paiement sans contact et des distributeurs moins nombreux aussi.

Un changement d'habitude qui bouscule commerçants et consommateurs comme Rémi, qui discute avec un ami dans un bar et sirote son café à 2,40 euros. Une somme qui sera réglée par carte bancaire, "car je ne sais jamais pour combien je vais consommer", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Je n'ai jamais d'espèce sur moi. Même pour une baguette, je paye par carte bleue parce que je n'ai pas de monnaie", poursuit-il. 

"Dès 1 euro, on est obligé de la prendre"

Et il n'est pas le seul client à délaisser les espèces pour payer ses verres, obligeant le gérant Philippe, a s'adapter à cette nouvelle façon de régler l'addition. "On a été obligé de baisser le plafond d'encaissement des cartes bleues, sinon les gens ne consommaient pas. Avant, le montant minimum était à 10 ou 15 euros, maintenant, à partir de 1 euro, on est obligé de la prendre", souligne-t-il. Bonne nouvelle néanmoins pour ce dernier, la disparition progressive de l'argent liquide n'est pas synonyme de la fin des pourboires. "Maintenant, les clients mettent ça sur les cartes directement". 

Malgré tout, huit Français sur dix se disent attachés aux espèces, d'après une étude de l'Ifop en 2021. "J'ai toujours de la monnaie, quelques billets dans la poche", assure un peu plus loin Nicolas, qui déjeune en terrasse. "Quand j'achète quelque chose, je donne mon argent et il y a une sorte de regard qui s'établit avec le commerçant. C'est un peu plus personnel" que la carte, confie-t-il. Et dès qu'il le peut, il prévoit un pourboire en espèces pour le serveur.