grève des éboueurs 1:45
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Clément Bargain
La grève des éboueurs parisiens se poursuit et les 8.000 tonnes de détritus dans les rues de la capitale ont mis en exergue la quantité de déchets produite par les habitants chaque jour. Pourtant, il existe des solutions pour jeter moins d'emballages : à commencer par l'achat en vrac, qui séduit de plus en plus de Français.

Après plus d'une semaine de grève, durant laquelle les déchets se sont amoncelés sur les trottoirs de la capitale, les éboueurs sont visés par une demande de réquisition. Le préfet de police de Paris l'a annoncé mercredi dans la soirée. Anne Hidalgo, la maire de Paris, ne voulait pas en entendre parler mais des éboueurs devraient reprendre le travail ce jeudi pour nettoyer les rues de la capitale. Des réquisitions justifiées par des raisons de santé publique et de salubrité alors que près de 8.000 tonnes de poubelles se sont amoncelées dans les rues de Paris. Il faut dire qu'un Français produit presque un kilo et demi de déchets par jour.

Achat en vrac

Les poubelles s'accumulent vite mais cette grève est peut-être aussi l'occasion de s'initier au zéro déchet, qui est devenu un mode de vie pour certains. Des graines et des féculents rangés dans des bocaux en verre, de la lessive et du savon stockés dans des contenants réutilisables. Gabrielle fait partie de ceux qui font la chasse aux emballages. "J'essaie d'acheter un maximum de choses en vrac. C'est satisfaisant aussi de se dire qu'on a consommé aucun plastique avec notre conso de la semaine", reconnait-elle.

Avec une minipoubelle, Hervé et Teddy ne participent pas non plus à la pollution des rues. "On s'est mis aussi à faire les yaourts et le pain, donc c'est vrai qu'on réduit, on réduit, on réduit", explique le premier. "La poubelle de tri a diminué de trois quarts", ajoute le deuxième.

"Cette grève des éboueurs met clairement en lumière l'inutilité de tous ces déchets"

Des adeptes du zéro déchet qui font leurs courses dans cette épicerie où tous les produits sont vendus sans emballage. "Cette grève des éboueurs met clairement en lumière l'inutilité de tous ces déchets. Ici, on peut remplir ses propres contenants, ou alors on travaille avec la consigne", détaille Jennifer, la cofondatrice des Glaneuses, à Paris. "Vous consommez le produit qui est dans le contenant que l'on achète, vous nous le ramenez, nous on vous rend une pièce puis on renvoie le contenant au producteur, il le nettoie et il le réemploie." Une pratique encore peu développée.

En dix ans, la France n'est pas parvenue à réduire sa quantité de déchets. Une baisse de seulement 0,9 % par rapport à 2010, alors que l'objectif était de -10 %.