EPR de Flamanville : la solution d'EDF pour réparer les dernières anomalies validée

Le chantier de l'EPR de Flamanville a déjà 10 ans de retard.
Le chantier de l'EPR de Flamanville a déjà 10 ans de retard. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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avec AFP
Tout en demandant des éléments complémentaires, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a jugé mercredi "acceptable" la solution proposée par EDF pour réparer le dernier problème en date sur le chantier du réacteur EPR de Flamanville. Le démarrage de ce réacteur est donc toujours prévu pour fin 2022, après 10 ans de retard.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a jugé mercredi "acceptable" la solution proposée par EDF pour réparer le dernier problème en date sur le chantier du réacteur EPR de Flamanville, dans la Manche, celui des soudures dites de "piquages", tout en demandant des éléments complémentaires. Le gendarme du nucléaire explique ne pas s'opposer à la pose d'un collier de maintien sur ces raccordements de tuyauterie souffrant d'un "écart de conception", évitant ainsi à EDF des réparations plus complexes qui auraient menacé le démarrage de ce réacteur de nouvelle génération fin 2022, après déjà dix ans de retard.

Une solution "acceptable dans son principe"

L'ASN "considère que la solution proposée par EDF est acceptable dans son principe" mais "se prononcera définitivement lorsqu'EDF aura apporté les éléments attendus concernant la démonstration de l'efficacité du dispositif, les exigences de conception, de fabrication et d'exploitation applicables aux colliers et la qualité des soudures d'implantation autour desquelles ces colliers seront montés", indique-t-elle dans une note. "On n'a pas d'objection de principe à la solution proposée mais il reste du côté d'EDF à finaliser la conception de cette solution et à solliciter l'ASN sur la base d'un dossier technique pour qu'on puisse conclure définitivement", a expliqué Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN.

L'ASN avait rendu public en mars un écart de conception signalé par EDF concernant trois piquages du circuit primaire principal - dans lequel circule l'eau qui refroidit le cœur du réacteur - de l'EPR en construction. Le piquage correspond à la partie d'une tuyauterie qui la raccorde à une autre. Trois options se présentaient : consolider les piquages avec des colliers de maintien, couper et remplacer les tronçons en question, ou enfin réparer les soudures. Seule la première, qui était privilégiée par EDF, permettait de respecter le calendrier, qui a déjà connu d'importants retards.

Le planning maintenu 

"EDF n'évoque pas la nécessité de revoir son planning pour la mise en place de ce dispositif" de collier, tandis que les autres solutions auraient pris "plusieurs années", estime Julien Collet. L'EPR de Flamanville, dont l'édification a débuté en décembre 2007, devait au départ être mis en service en 2012, mais son chantier a été affecté par de nombreux déboires et surcoûts. La France envisage de construire six EPR supplémentaires mais n'a pas pris de décision pour l'instant.