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Aurélien Fleurot, édité par Rémi Duchemin
La mobilisation pour la grève interprofessionnelle du 5 décembre s’annonce massive, en particulier dans les transports. Beaucoup de salariés, en Ile-de-France notamment, se préparent à vivre une journée très compliquée et s’organisent d’ores et déjà pour composer avec la galère qui s’annonce.
ENQUÊTE

Le jeudi 5 décembre, c’est dans un peu plus de deux semaines. Cela peut paraître loin, mais pour beaucoup, cette date est déjà cochée sur le calendrier. Car ce jour-là, il y aura une grande grève interprofessionnelle, qui s’annonce très suivie, notamment dans le secteur des transports. Alors beaucoup de salariés, habitués du métro ou du RER,  notamment en Ile-de-France songent déjà à s’organiser, et à anticiper les problèmes.

Le sujet, en tout cas, est dans toutes les têtes. Il suffit par exemple de prendre l'ascenseur dans un immeuble de bureaux à La Défense pour constater qu’il s’agit DU sujet numéro un au coeur des conversations. "Là en ce moment, entre collègues, on en parle beaucoup  parce que tout le monde est concerné par les transports", témoigne ainsi Pierrette, qui travaille à l'accueil d'une grande société. "On se regarde tous et on se pose la question ‘comment allons-nous faire le 5 décembre ?’ ", sourit cette employée, qui doit prendre deux transports en commun différent pour se rendre à son travail.

Le télétravail, solution numéro un

Ce qui est certain, c'est que cela va lui rappeler des souvenirs, la fameuse grève de décembre 1995 et les galères, déjà, pour aller travailler. Pierrette habitait déjà dans le Val d'Oise et elle n'a pas du tout envie de revivre ça. "On venait à pied, en VTT, en camion militaire même. Mais bon, le camion militaire ne venait pas nous chercher chez nous, donc il fallait aller chercher le camion pour être transporté", se souvient-elle. "Ça va être compliqué pour tout le monde. On les soutient, hein, mais comment on va faire pour aller travailler ? Surtout si c'est reconductible, je ne sais pas ce que ça va donner."

Ça va être compliqué de se déplacer donc mais il faudra bien travailler malgré tout. Cela va forcément passer par le télétravail, qui est presque devenu un classique en période de grève. Beaucoup d'entreprises s'y préparent et sont rôdées après notamment les grèves SNCF du printemps 2018. Même si, du côté de BNP Paribas par exemple, on espère que le réseau informatique va tenir.

"J’ai calé une réunion le 5 décembre parce que je n’ai pas envie de la faire"

Et puis, côté astuces, on s’organise pour anticiper au mieux, notamment en déplaçant les rendez-vous les plus importants. "Pour tous les gros dossiers de début 2020, j'ai déjà commencé à décaler quelques réunions prévues début décembre, entre mi-novembre et fin novembre", explique Laetitia, qui travaille dans la communication. "Et j'avoue avoir calé une réunion le 5 décembre parce que j'avais pas envie de la faire. Du coup on verra !", sourit la jeune femme.

Et il y a des secteurs où la date du 5 décembre est devenue un sacré casse-tête. C’est vrai surtout pour les organisateurs de salons par exemple. Là, impossible à décaler, tous les lieux sont réservés des mois à l'avance. Un exemple : le Salon du Cheval, qui se tient tous les ans à Villepinte. 150.000 visiteurs sont attendus. Seulement voilà, cette année, il doit se tenir du 4 au 8 décembre. Alors les organisateurs sont en train de s'arracher les cheveux pour trouver des solutions, par exemple en proposant un maximum de places de parkings gratuites pour les visiteurs.

Mais pour tout le monde : la réponse est la même : si la grève dure un ou deux jours, les problèmes pourront dans l’ensemble être évités. Mais si le mouvement dure, alors les craies complications commenceront.