Muriel Salmona, psychiatre et fondatrice de l’association "Mémoire traumatique et victimologie".
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G.P.
Sur Europe 1, la psychiatre Muriel Salmona a réagi au sondage indiquant que 27% des Français déresponsabilisent le violeur.
INTERVIEW

Douche froide mercredi lors de la publication d'un sondage Ispos pour l'association Mémoire traumatique et victimologie. L'étude indique notamment qu'un Français sur quatre déresponsabilise le violeur car la victime "l'a bien cherché".

La culture du viol. Pour ces 27% de sondés, certains comportements expliqueraient l'attitude de l'agresseur. "Dans la tête des gens, c'est à cause d'une tenue vestimentaire, d'un sourire, parce qu'on est séduisante, mignonne ou qu'on flirte", a déploré la psychiatre Muriel Salmona dans Il n'y en a pas deux comme elle vendredi. Et ce phénomène a un nom. "La culture du viol va mettre en cause la victime ou la culpabiliser", a expliqué la psychiatre pour qui, "le viol est à la fois banalisé, minimisé et sous estimé", en France.

D'autres clichés ont la vie dure. L'étude révèle également d'autres stéréotypes. Ainsi, 61% des Français et 65% des Françaises considèrent qu'un homme a plus de mal "à maîtriser son désir sexuel qu'une femme". "C'est un stéréotype sur la sexualité masculine qui est vue comme une prédation", a regretté Muriel Salmona.

Autre idée à chasser des têtes, l'idée que l'agresseur est un inconnu, tapis dans les recoins d'une rue sombre. Dans 90% des cas, il s'agit en fait de quelqu'un connu par la victime et même de la famille. Parfois, il s'agit tout simplement du conjoint. "Etre en couple ne fait pas que votre corps appartient à l'autre. Le consentement se fait en dehors de tous liens", a rappelé la psychiatre.