Nouvelle journée de tensions en Corse. 2:22
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Frédéric Michel, édité par Mélanie Faure
La Corse rencontre une nouvelle série de violences après la diffusion d'une vidéo de CRS chantant l'hymne de La Marseillaise le jour des obsèques d'Yvan Colonna. Des manifestations ont éclaté à Furiani, près de Bastia. Reportage de notre correspond sur l'Île de Beauté, où l'atmosphère est particulièrement tendue.

En Corse, la situation reste très tendue. Samedi, des CRS venus de Bretagne étaient filmés chantant l'hymne La Marseillaise en parallèle des funérailles d'Yvan Colonna. De quoi raviver les tensions entre l'Etat et les indépendantistes. Ce dimanche, des manifestations ont éclaté à Furiani, près de Bastia. La manifestation a d'abord débuté par quelques slogans hostiles à l'Etat français, avec des chants. Très vite, les CRS ont tiré des grenades lacrymogènes et sortis des canons à eau alors que certains manifestants cagoulés s'en prenaient aux grilles de la caserne.

"Nous étions là juste pour manifester notre présence", soutient au micro d'Europe 1 Antoine, un manifestant. "Vous avez vu ? Après, ils diront que c'est nous qui tirons. Mais c'est eux. Regardez, on a rien du tout. Ils l'ont cherché ils l'ont trouvé !"

Au pied d'un véhicule se trouvent des pompiers auprès d'un manifestant touché par un projectile. Il a été soigné de longues minutes. "J'étais venu pour manifester calmement et à peine arrivés, ils nous ont gazés, envoyé des balles en caoutchouc, mais ça ne va pas se passer comme eux le croient, par contre."

"Il n'y a pas de différence dans la mort"

Des manifestants très déterminés ont jeté des pierres et des cocktails Molotov. Certains ont même fait reculer deux fourgons des forces de l'ordre sur une dizaine de mètres. Depuis une heure se passent des scènes de guérilla. La raison de la colère, c'est cette fameuse vidéo des CRS.

Stéphanie est militante du Parti de la nation corse. Elle explique : "Il y a une chose qui est très importante ici. On ne demande pas aux gens de faire la même chose que nous, mais nous avons le respect des morts. Et à ce titre-là, nous n'avons pas d'explication à donner sur le fait que nous accompagnons nos morts. Il n'y a pas de différence dans la mort. On est tous pareils."

Pendant ce temps-là, les incidents se poursuivent. La nuit s'annonce agitée autour du cantonnement des CRS, à Furiani.