Avec les vendanges précoces, les viticulteurs ont été pris de court 1:03
  • Copié
Tatiana GeiselmannEurope
Les viticulteurs alsaciens sont en manque de main d'œuvre. La crise sanitaire et les vendanges précoces ont totalement déstabilisé le milieu viticole, qui aujourd'hui a du mal à recruter. Certains ont commencé les recherches avant le début de l'été et sont toujours sans retours. L'inquiétude monte en Alsace.

"Viticulteur recherche vendangeur" : si l’on pourrait croire à une petite annonce de rencontre, il n’en est rien. Les vignerons alsaciens sont tout simplement en manque de main d'œuvre pour assurer la récolte cette année. Europe 1 s’est promenée dans les allées de la Foire aux vins de Colmar pour donner la parole aux viticulteurs, pour qui recruter s’avère plus compliqué qu’il n’y paraît : "On a déjà commencé les recrutements depuis le mois de juin et du coup, c'est galère", confie par exemple cette viticultrice.

Des vendanges précoces qui prennent tout le monde de cours

"On n'a pas beaucoup de retours", continue l'Alsacienne. "On a une grosse équipe à monter au sein de la cave, parce qu'on travaille de jour et de nuit. Donc à un mois des vendanges, ça fait un peu peur."

L'inquiétude monte dans l'ensemble de la profession. "En général, on a un bon groupe, donc ça se passe plutôt bien. Ils reviennent d'année en année", explique une autre professionnelle. Pourtant, les vendanges précoces changent totalement la donne. "Mais cette année, vu que ça va repartir un peu plus tôt, ils ont pensé partir en vacances et du coup, ce personnel va nous manquer pendant les vendanges. On va essayer de recruter du personnel pour les quinze premiers jours et là, ça risque d'être compliqué."

 

La crise du Covid n'a bien évidemment pas aidé dans les vignes. Depuis deux ans, "on a de moins en moins de jeunes", déplore un viticulteur. "J'ai même pensé à faire une prime sur la durée, si les gens font les quatre semaines de vendanges ils ont une prime en plus, pour un peu les inciter à rester. Je ne devrais pas le dire sinon tout le monde aura l'idée et on va me la piquer", rigole-t-il. La prime pour intéressement au bout d'un mois de vendange est l'une des idées pour faire revenir les gens dans les vignes et soulager les agriculteurs.