En 50 ans, les populations d’espèces vertébrées ont perdu plus des deux tiers de leurs effectifs. (Illustration) 1:29
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Louise Sallé
Le rapport "Planète Vivante" du WWF dresse un bilan, tous les deux ans, sur l’état des populations de mammifères, poissons, oiseaux, amphibiens et reptiles à travers le monde. Entre 1970 et 2018 en moyenne, 69% des animaux d’une population donnée ont ainsi disparu. Cinq causes ont été identifiées, dont le réchauffement climatique, qui influence de plus en plus ce déclin.

Le contenu du rapport "Planète Vivante" du WWF est dévoilé ce jeudi. C’est un document publié tous les deux ans sur l’état des vertébrés dans le monde, tels que les mammifères, les poissons, les oiseaux, les amphibiens ou encore les reptiles. Cette année encore, le constat est amer. En moyenne, 69% des animaux, pour une population observée entre 1970 et 2018, ont disparu. Autrement dit, chaque groupe d’espèces d’une zone géographique donnée a perdu plus des deux tiers de ses effectifs en près de 50 ans.

C’est assez proche du pourcentage du dernier rapport, qui date de 2020 : 68%. Mais ce déclin reste alarmant. Notamment parce que les causes sont multiples et difficiles à éradiquer. "C'est gravissime car toutes ces espèces nous aident à vivre", soutient Isabelle Autissier, présidente d'honneur du WWF-France, invitée d'Europe 1 jeudi pour qui "l'extinction de masse" peut arriver.

Cinq causes majeures à l’origine du déclin des populations d’espèces vertébrées

Le WWF a identifié cinq causes. Tout d’abord, l’usage des terres, c’est-à-dire la façon dont l’homme s’approprie la nature via la déforestation, l’agriculture intensive, ou encore l’extension urbaine. Ensuite, la deuxième cause concerne la chasse, le braconnage et la surpêche.

Vient ensuite le réchauffement climatique. Un facteur de plus en plus important, en passe de devenir la première cause du déclin des populations de vertébrés. "Le réchauffement entraîne la destruction des milieux dans lesquels vivent les animaux, en raison des feux de forêt, comme on l'a vu cet été", décrypte Arnaud Gauffier, directeur des programmes du WWF France.

"Ça peut être aussi des assèchements massifs", poursuit-il. "Certaines zones humides françaises, telles que le Marais poitevin en France, connaissent des sécheresses qui sont dramatiques tous les étés, et lors desquelles les amphibiens et les poissons ne survivent pas", détaille Arnaud Gauffier. "L’apparition de nouvelles maladies, enfin, fait également des ravages."

"On est en face d'une responsabilité historique de l'espèce humaine"

"Ce n'est même plus un cri d'alarme, c'est une forme de supplication, réveillez-vous, réveillons-nous et agissons vraiment. On est aujourd'hui en face d'une responsabilité historique de l'espèce humaine. Pour continuer à vivre, dans des conditions décentes, il faut absolument être sobre en énergie et aller vers les renouvelables", rapporte Isabelle Autissier.

95% des tortues luth ont disparu en vingt ans

Après le changement climatique, la pollution arrive en quatrième position des causes identifiées. Juste avant les espèces invasives, ces animaux introduits dans de nouvelles régions par l'homme qui se déplace. L’Amérique du Sud est particulièrement touchée par le déclin des vertébrés. En Guyane par exemple, 95% des tortues luth ont disparu en vingt ans, en raison de prises de pêche accidentelles. Le WWF lance, en ce même jour, une pétition afin de demander aux États de lutter contre cette chute du nombre d’animaux sauvages, lors de la prochaine Convention sur la diversité biologique, la COP15 qui aura lieu à Montréal, au Canada, en décembre prochain.