Emissions de gaz à effet de serre : la France n'a pas tenu ses objectifs en 2016

Le dépassement s'explique notamment par un recours accru aux centrales au gaz ou au charbon, comme sur la photo. (Image d'illustration).
Le dépassement s'explique notamment par un recours accru aux centrales au gaz ou au charbon, comme sur la photo. (Image d'illustration). © MYCHELE DANIAU / AFP
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avec AFP
La France a émis 463 millions de tonnes de gaz à effet de serre (en équivalent CO2) en 2016, soit 3,6% de plus que ce qui était prévu.

La France n'a pas tenu ses objectifs d'émissions de gaz à effet de serre en 2016, selon un bilan provisoire publié lundi par le ministère de la Transition écologique, des résultats qui "appellent à une réaction", indique le ministère.

Dérapage. Après avoir atteint "sans marge" son objectif de 2015, la France a émis 463 millions de tonnes de gaz à effet de serre (en équivalent CO2) en 2016, soit 3,6% de plus que ce qui était prévu, le dérapage venant essentiellement des secteurs du transport et du bâtiment. Les émissions ont toutefois baissé de 15,3% par rapport à leur niveau de 1990. Cet écart s'explique essentiellement par des éléments conjoncturels, comme le faible prix des produits pétroliers "qui incite à la consommation", et l'indisponibilité de certaines centrales nucléaires "qui a provoqué un recours accru aux centrales" à charbon et à gaz, selon le document mis en ligne par le ministère. 

Des écarts dès 2015. "Certains indicateurs sectoriels s'écartent dès 2015 de la trajectoire", notamment dans le bâtiment et les transports, relève-t-il. Il s'agit du "premier écart à la trajectoire", définie dans la Stratégie nationale bas carbone, qui fixe chaque année un "budget carbone" à respecter afin d'atteindre une baisse de 27% des émissions de gaz à effet de serre en 2028 par rapport à 2013, et -75% d'ici 2050.

"Renforcement des actons". Ces résultats impliquent que la France "ne peut pas avoir un regard prétentieux" vis-à-vis du reste du monde, a estimé le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot. "Nous avons nous-mêmes nos propres contradictions", a-t-il dit lundi lors de ses vœux à la presse. "Un renforcement des actions apparaît donc nécessaire pour rester en phase avec nos objectifs", indique le ministère. Les émissions de gaz à effet de serre françaises proviennent essentiellement des transports (29%), de l'agriculture (20%) et du bâtiment (19%), et tous ces secteurs ont engendré plus d'émissions que ce qu'ils auraient dû.