Elle souffre d'Alzheimer, elle et son époux sont contraints de débarquer

Âgé de 78 et 81 ans, le couple de bretons a été débarqué sans ménagement en Méditerranée. (Illustration)
Âgé de 78 et 81 ans, le couple de bretons a été débarqué sans ménagement en Méditerranée. (Illustration) © AFP
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Propos recueillis par Mélanie Nunès, édités par Ophélie Gobinet
Un couple de retraités bretons a été contraint de débarquer d'un bateau de croisière sur lequel il fêtait ses 50 ans de mariage dès lors que l'équipage a appris que la femme souffrait d'Alzheimer.

Parfois, la croisière abuse. C'est l'histoire de ce couple breton débarqué sans ménagement en Méditerranée. Jean Mérel et sa femme Marie, âgés de 78 et 81 ans, en avaient pourtant rêvé de ce voyage, c'était le cadeau de leur 50 ans de mariage. Mais Marie Mérel souffre de la maladie d'Alzheimer et le cadeau a tourné au cauchemar lorsque le personnel de MSC Croisières a décidé que leur voyage s'arrêterait beaucoup plus tôt que prévu. Tout cela, à cause d'une porte qui ne fermait pas à clef.

"On a embarqué sur le bateau Musica de la compagnie MSC et je m'étais rendu compte qu'il était difficile de bloquer la porte [de la cabine] de l'intérieur", se souvient Jean, encore choqué, au micro d'Europe 1. "J'ai demandé s'il était possible de sécuriser la porte pour éviter que mon épouse ne fasse une fugue dans la nuit", raconte-t-il. "On m'a emmené dans l'espace médical et le médecin en a conclu que c'était une personne à risque et que je lui avais dit que je craignais que ma femme se jette à l'eau", poursuit-il. "Je n'ai jamais dit ça", tranche Jean Mérel.

"On m'a incité à abandonner mon épouse". "Il m'a dit monsieur Mérel 'vous pouvez continuer à faire le voyage'. Je lui ai demandé 'qu'est-ce que vous faites de mon épouse, vous la jetez à l"eau ?'", explique-t-il. "On m'a incité à abandonner mon épouse", lâche Jean Mérel qui ne décolère pas. "Nous avons été expulsés à Brindisi, dans le sud de l'Italie, dans les Pouilles".

Débarqués en Italie. "Il n'y a pas d'autres mots : c'est une discrimination lamentable. On a une personne en difficulté, on la met dehors". Le couple prend ensuite un billet d'avion pour Marseille où ils retrouvent leur fille, indique France 3 Bretagne. Un autre voyage qui leur coûte plusieurs milliers d'euros. Pour Jean Mérel, ce sont les sentiments "d’écœurement" et "de discrimination honteuse" qui prédominent. Avec l'avocat de l'association France Alzheimer il envisage de demander réparation et de porter plainte, si rien n'est proposé au couple.