Elie Korchia, président du Consistoire, appelle à «une parole forte» de la société civile contre l'antisémitisme

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Europe 1 avec AFP/Crédits photo : BERTRAND GUAY / POOL / AFP
Le président du Consistoire central de France Elie Korchia a regretté mercredi un manque de "parole forte" dans la société civile contre l'antisémitisme, notamment dans les milieux "artistique" ou "sportif", alors que plus de 850 actes antisémites ont été constatés en France selon les autorités.

"Qu’on soit croyant, non croyant, on ne doit pas accepter qu’il y ait de l’antisémitisme et que des citoyens juifs soient pris à partie. On l'a fait pour le racisme, pour l'homophobie, il est fondamental qu’on ait une parole forte dans la société civile, on ne l'a pas suffisamment", a-t-il souligné sur RMC. 

"Dans le milieu sportif, artistique, dans le show business, dans tous les milieux de la société où on peut avoir des relais d'opinion qui sont forts, on n’entend pas ces voix-là. On a besoin d'entendre tous ces témoignages, cela ne concerne pas que la communauté juive", a-t-il ajouté. La communauté juive de France est "sur une ligne de crête entre vigilance extrême, parce que l'inquiétude est là" et la nécessité de ne "pas tomber dans la psychose", a souligné Elie Korchia. 

 

"Ce sont des flambées d’actes antisémites, en trois semaines, plus de deux fois quasiment les actes antisémites qu'on avait connus l’année dernière, mais ne tombons pas dans la psychose. Il faut qu’on continue à vivre normalement", a-t-il insisté.

Plus de 850 actes antisémites

Depuis le 7 octobre, début de la guerre entre Israël et le Hamas, "857 actes antisémites" ont été recensés en France et "425" personnes ont été interpellées, a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, quelques heures après la découverte d'étoiles de David, symbole de la religion juive et de l’Etat d'Israël, taguées en bleu sur plusieurs bâtiments à Paris.

"Ce qu’on vit là, ça nous rappelle quand même le climat qu’on nous a décrit de celles et ceux qui ont vécu les années 30 et 40", a souligné le président du Consistoire central, estimant que les juifs étaient aujourd'hui une "cible" dans plusieurs pays d'Europe. 

 

Haïm Korsia, le grand rabbin de France, s'est félicité de son côté des "plus de 400 interpellations" annoncées par les autorités. "C'est nouveau parce qu’il y a une réplique rapide, parce qu'il y a le sentiment qu'on n’est pas dans quelque chose d'anodin, le gouvernement prend ça très au sérieux", a-t-il souligné mercredi sur Radio Classique, en émettant le souhait que la lutte contre l'antisémitisme soit érigée en "grande cause nationale".