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Louise Sallé / Crédit photo : AFP
Gabriel Attal voulait sortir les élèves radicalisés du système scolaire. Mais pour les placer en institution spécialisée, encore fallait-il les recenser. C'est désormais chose faite après un travail avec les ministère de l'Intérieur et de la Justice. Nicole Belloubet, nouvelle ministre de l'Éducation nationale, dresse un premier constat sur le nombre d'élèves radicalisés ou en voie de l'être. 

Au lendemain de l’assassinat de Dominique Bernard à Arras, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, avait déclaré réfléchir à une structure spécialisée pour prendre en charge les mineurs radicalisés, afin de les sortir des collèges et lycées. Un travail réalisé en collaboration avec le ministère de l’Intérieur et celui de la justice. Pour sa mise en place, la nouvelle ministre Nicole Belloubet, interrogée ce dimanche sur BFMTV à ce sujet, a dévoilé quelques chiffres.

"Constater que rien n'a été fait, c'est épouvantable"

Selon la ministre, près de 500 élèves sont actuellement en processus de radicalisation. "Parmi ceux-ci, 160 environ seraient dans ce que l'on appelle le 'haut de spectre', c'est-à-dire les élèves qui seraient les plus radicalisés", précise-t-elle au micro de BFMTV. Ces chiffres interpellent les enseignants, inquiets et qui se demandent comment être protégés. Ils se souviennent de l’assassin de Dominique Bernard, Mohammed Mogouchkov, qui avait fait l’objet de signalements par ses profs… Sans qu’aucune mesure n'ait été prise pour l’éloigner du lycée.

Les solutions sont évidemment complexes pour prendre en charge ces jeunes et savoir où les placer. Mais quatre mois après les annonces, place aux actes insiste Didier Lemaire. Ce prof de philosophie à Trappes avait reçu des menaces de mort pour avoir alerté sur la montée de l’islamisme. "Le fait de dire qu'il y a 100 à 200 personnes qui sont susceptibles de passer à l'acte demain et de constater que rien n'a été fait, c'est épouvantable", s'inquiète-t-il. Dans son interview, la ministre a dit pouvoir être en mesure de réfléchir à ce qu’il est possible de faire d’ici une semaine… Le temps de reprendre le dossier en main.