Un panier à huîtres et des illusions : d'où vient l'expression "se monter le bourrichon" ?

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La bourriche désigne au départ un panier plus long que large dans lequel on transporte des huîtres. © Rob791/Pixabay
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Stéphane Bern
Chaque jour dans "Historiquement vôtre", Stéphane Bern propose de découvrir les origines des expressions que l'on utilise au quotidien sans forcément savoir d'où elles viennent. Mercredi, l'animateur se penche sur l'origine de "se monter le bourrichon", que l'on emploie aujourd'hui pour désigner notamment une personne qui se fait des illusions. 

Chaque jour, dans Historiquement vôtre, Stéphane Bern propose de découvrir les origines des expressions que l'on utilise au quotidien. Mercredi, l'animateur revient sur "se monter le bourrichon", une locution actuellement employée pour désigner quelqu'un qui monte une personne contre une autre, ou encore une personne qui se fait des illusions, qui se monte la tête. 

Un panier plus long que large

"Le bourrichon vient de la bourriche, qui désigne au 16e siècle un panier plus long que large, tressé de manière grossière, sans anse. Il servait au transport du gibier ou des produits de la mer (d'où la bourriche d'huîtres). Mais en 1846, la bourriche devient un mot d'argot qui désigne la tête. Un sens qui perdure jusqu'à nos jours. Monter le bourrichon signifie alors faire prendre de la hauteur ou de la valeur à quelqu'un. Mais la formule prend rapidement une tournure péjorative et dès lors elle signifie donner de la valeur à quelque chose ou quelqu'un qui n'en a pas.

L'expression était particulièrement appréciée par Gustave Flaubert. Conscient qu'il fallait s'exalter soi-même pour devenir romancier, il écrivait : 'Comme il faut se monter le bourrichon pour faire de la littérature, et que bienheureux sont les épiciers.' À noter qu'une autre expression est utilisée au Brésil pour dire se monter le bourrichon : 'devenir enceinte par les oreilles'."