Notre Dame, Eric Feferberg / AFP 1280 1:27
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Kevin Thuilliez, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Face à l'avalanche des dons pour la reconstruction de Notre-Dame, et confrontées à la pression de leurs habitants et d'élus, plusieurs communes ont décidé de se rétracter après avoir promis d'apporter leur soutien financier.
REPORTAGE

L'élan de solidarité né à la suite de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame a atteint la barre du milliard d'euros de dons. Particuliers, mécènes, entreprises... Tout le monde met la main à la poche. Depuis quelques jours toutefois, de nombreuses collectivités font machine arrière. Après avoir promis une certaine somme d'argent, des communes ont ainsi décidé de rétropédaler, sous la pression de leurs habitants ou d'élus qui préfèrent des investissements locaux.

C'est le cas par exemple exemple à Juigné-des-Moutiers, en Loire-Atlantique, à Marck ,dans le Pas-de-Calais ou encore à Morbecque, dans le Nord. Choqué par l'incendie de Notre-Dame, le maire de Morbecque n'avait pas hésité une seconde pour annoncer un don de 2.600 euros. Mais après l'émotion, la raison l'a emporté et le conseil municipal s'y est finalement opposé.

"Parfois, on aurait mieux fait de ne pas dire les sommes"

Une décision parfaitement comprise par le maire, Jérôme Darques. "Ce qui a pu choquer les gens, c'est l'avalanche de dons. Je pense que parfois, on aurait mieux fait de ne pas dire les sommes. Cela a pu susciter une certaine gêne. Le mardi (lendemain de l'incendie, ndlr), je me dis qu'on fait un conseil municipal pour donner, et au fil de la semaine, en fonction de l'avalanche des dons ,je me suis dit : 'On va peut-être suspendre la décision.' C'est d'ailleurs ce que j'avais proposé à mon conseil qui a décidé de dire non tout de suite", raconte-t-il sur Europe 1.

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"Sauver les églises environnantes, ce n'est pas plus mal"

Ce refus de donner a été voté à l'unanimité par le conseil municipal, certains élus préférant financer la rénovation d'édifices locaux. "Il y a de sacrés mécènes qui donnent déjà pour Notre-Dame. Si les gens veulent donner, ils donnent mais les communes, je trouve qu'elles doivent garder leur argent pour leur territoire", juge une riveraine. "Je trouve que c'est bien de donner pour Notre-Dame de Paris mais sauver les églises environnantes ce n'est pas plus mal", estime une autre habitante de la commune.

Dans la région, de nombreuses collectivités ont décidé d'annuler leur don pour la reconstruction de Notre-Dame. La communauté de communes de Flandre Intérieure pourrait remettre en cause, d'ici la fin de la semaine, un don annoncé de 100.000 euros.