Djihadiste présumé libéré de prison : un "dysfonctionnement grave", estime Benjamin Griveaux

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Benjamin Griveaux a confirmé que la garde des Sceaux Nicole Belloubet avait demandé une enquête interne pour "identifier la raison de ce dysfonctionnement grave". © ludovic MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
En détention provisoire avant son procès prévu en novembre, ce djihadiste présumé, Oualid B., a été libéré en avril, un juge d'instruction ayant oublié de renouveler sa détention provisoire.

La libération en avril d'un djihadiste présumé après une erreur d'un juge constitue un "dysfonctionnement grave", a commenté mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. Il a confirmé, à l'occasion du compte-rendu du conseil des ministres, que la garde des Sceaux Nicole Belloubet avait demandé une enquête interne pour "identifier la raison de ce dysfonctionnement grave" afin d'"empêcher que cela ne survienne de nouveau".

En liberté, mais sous "contrôle judiciaire très strict". En détention provisoire avant son procès prévu en novembre, ce djihadiste présumé, Oualid B., avait été libéré en avril, un juge d'instruction ayant oublié de renouveler sa détention provisoire, a indiqué mercredi à l'AFP le ministère de la Justice, confirmant une information du Canard enchaîné.

Benjamin Griveaux a déclaré pour sa part que "la priorité est de retrouver cet individu". Toutefois selon la chancellerie, le suspect n'est pas en fuite: il est en liberté, mais il fait l'objet d'un "contrôle judiciaire très strict". Cet homme doit être jugé à Paris aux côtés de Reda Bekhaled et de ses frères, soupçonnés d'être impliqués dans un projet d'attentat en 2014 dans la métropole lyonnaise et dans une filière d'acheminement de combattants en Syrie.

Le juge d'instruction n'a pas été sanctionné pour le moment. Une inspection mandatée par la ministre de la Justice Nicole Belloubet "est en cours" pour "comprendre comment un acte ayant potentiellement des conséquences graves, eu égard au profil lourd de l'intéressé, a pu se produire", indique la Chancellerie. Selon Le Canard enchaîné, le juge d'instruction a été convoqué par sa hiérarchie qui lui a demandé, en vain, de quitter ses fonctions. Le magistrat n'a pas pour le moment été sanctionné, selon une source proche du dossier.

En mai, Oualid B. a de nouveau été interpellé, car il se trouvait hors de la zone autorisée dans le cadre de son contrôle judiciaire. Selon Le Canard enchaîné, il conduisait sans permis et son téléphone portable contenait des images de djihadistes armés et un film de propagande de l'organisation État islamique. 

Dix mois de détention requis. Jugé en comparution immédiate à Meaux, en Seine-et-Marne, Oualid B. est ressorti libre alors que le parquet avait requis dix mois de détention. Le parquet a fait appel et Oualid B. devrait être jugé en appel pour ces faits le 13 septembre à Paris.