Disparition de Sophie Le Tan : sa famille reçue par la juge d'instruction

La jeune femme a disparu début septembre à Schiltigheim, près de Strasbourg.
La jeune femme a disparu début septembre à Schiltigheim, près de Strasbourg. © AFP
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avec AFP , modifié à
Les parents de la jeune femme, disparu début septembre près de Strasbourg, ont pu consulter le dossier de l'affaire. 

La famille de Sophie Le Tan, étudiante de 20 ans disparue début septembre près de Strasbourg, était reçue jeudi pour la première fois par la juge d'instruction en charge de l'affaire et a pu consulter le dossier. Le principal suspect, Jean-Marc Reiser, 59 ans, mis en examen pour assassinat, avait été longuement auditionné par la juge d'instruction Éliette Roux le 5 octobre. Les parents de Sophie Le Tan et plusieurs membres de sa famille proche sont arrivés au tribunal de Strasbourg à 14h15, accompagnés de leur avocat, Me Gérard Welzer. Ils sont entrés sans faire de déclarations.

"Coopérez avec les forces de l'ordre pour nous rendre Sophie". Une vingtaine de personnes étaient venues les soutenir, portant des tee-shirts blancs et des pancartes, leur faisant une haie d'honneur à leur entrée dans le tribunal, aux cris de "On lâche rien ! La vérité pour Sophie". Sur une des pancartes, un message s'adressait directement à Jean-Marc Reiser : "Ayez un peu d'humanité et coopérez avec les forces de l'ordre pour nous rendre Sophie". 

Le suspect n°1, qui a déjà un lourd passé judiciaire, affirme n'avoir rien à voir avec la disparition de Sophie Le Tan, qui n'a plus donné signe de vie depuis le 7 septembre, jour où elle avait rendez-vous pour visiter un appartement à Schiltigheim, en banlieue de Strasbourg. Une semaine après, Jean-Marc Reiser avait été arrêté grâce à des données téléphoniques. Il avait soutenu lors de sa garde à vue n'avoir jamais rencontré la jeune fille avant de se murer dans le silence. 

Reiser a changé de version. Mais les enquêteurs ont décelé dans son appartement de Schiltigheim des traces de sang contenant l'ADN de Sophie Le Tan, malgré un nettoyage récent. Devant cet élément difficilement réfutable, Jean-Marc Reiser a changé de version lors de son audition par la juge d'instruction au début du mois, avouant qu'il avait croisé le chemin de Sophie Le Tan le jour de sa disparition et qu'il la connaissait pour l'avoir rencontrée à l'Université de Strasbourg où ils étudiaient tous les deux.

Selon ses dires, la jeune femme souffrait d'une blessure à une main et il l'a soignée chez lui avant qu'elle ne quitte son domicile. Les nombreuses taches de sang relevées proviendraient de l'éponge avec laquelle il avait ôté les traces laissées par la blessure de la jeune femme. En nettoyant ensuite sa salle de bain avec cette même éponge, il aurait répandu son ADN sur d'autres surfaces, toujours selon lui. 

"Les preuves accablantes sont là", selon l'avocat de la famille. L'avocat de la famille de Sophie Le Tan a estimé jeudi que "toutes les preuves accablantes sont là" pour accuser Jean-Marc Reiser, à l'issue d'une audition de la famille par la juge d'instruction chargée de l'affaire. "Quand il a pris connaissance du dossier, Monsieur Reiser a adapté sa version en racontant des mensonges, nous n'attendons rien de celui-ci. Toutes les preuves accablantes sont là", a accusé Me Welzer, après avoir eu accès au dossier de l'enquête. "Dans le dossier, il y a déjà beaucoup d'éléments accablants et ce n'est pas parce qu'il nie qu'il n'est pas coupable", a-t-il ajouté.