Dijon : condamnée à 19 ans de réclusion en appel pour un triple infanticide

cour d'appel de Dijon crédit : capture d'écran Google Street View - 1280
La mère a été condamnée à 19 ans de prison sans peine de sûreté par la cour d'appel de Dijon © capture d'écran Google Street View
  • Copié
avec AFP
L'avocat de la jeune femme de 32 ans a fait valoir la conversion de sa cliente à l'Islam salafiste puis l'emprise d'un homme présenté comme un "gourou".

Céline Rubey, 32 ans, jugée en appel à Dijon pour le meurtre par asphyxie de ses trois fils à Gergy (Saône-et-Loire) en 2013, a été condamnée dans la nuit de vendredi à samedi à 19 ans de réclusion.

Un verdict "de compréhension". La cour d'assises de la Côte-d'Or n'a pas prononcé de période de sûreté, a précisé son avocat Me Frank Berton, contrairement à sa précédente condamnation en novembre 2015 par la cour d'assises de Saône-et-Loire. Céline Rubey avait alors reçu une peine de 20 ans de réclusion avec une période de sûreté des deux tiers. "C'est un verdict de compréhension. La cour a été sensible aux explications de Céline Rubey et lui ouvre une porte de sortie à moyen terme", a estimé Franck Berton.

Aucune explication pour ces infanticides. Les faits remontent au 1er novembre 2013. La mère de Céline Rubey, inquiète d'être sans nouvelle de sa fille dépressive, avait découvert chez celle-ci les corps de ses trois petits-fils, morts asphyxiés sur leurs lits. La mère, sous l'emprise de médicaments, avait alors été internée dans un hôpital psychiatrique. Elle reconnaîtra, sans pouvoir l'expliquer, avoir mis fin aux jours de ses jumeaux de 18 mois et de son petit garçon de six ans avec des sacs plastiques, après avoir donné une grosse dose de valium à son aîné et avant de tenter de se suicider.

Une femme sous l'emprise d'un gourou. Me Berton avait fait valoir la conversion de Céline Rubey à l'Islam salafiste, puis l'emprise, au moment du drame, d'un homme présenté comme un "gourou". L'avocat général Pascal Labonne-Collin avait requis vendredi en fin d'après-midi la même peine qu'en première instance. "On a le sentiment que ce n'est pas la faute de la mère, que c'est la faute des autres, des salafistes, du gourou", s'était emporté l'avocat général. Mais "juger Céline Rubey, c'est aussi penser à ces trois enfants morts".