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Sandrine Prioul // Crédit photo : Jean-Michel Delage / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les grandes vacances approchent à grands pas pour les enfants. Une année marquée par les pénuries d'enseignants, mais aussi des chauffeurs de bus scolaires. Pour pallier le manque de personnel, en Ille-et-Vilaine, une entreprise a décidé de recruter... des retraités. 

L'enseignement continue d'avoir des difficultés à attirer. Plus de 3.100 postes sont non pourvus dans le premier et le second degré à l'issue du concours 2023, selon les chiffres publiés par le ministère de l'Éducation nationale. La pénurie ne touche pas que les profs. Les chauffeurs de bus scolaires se font également rare. Alors en Ille-et-Vilaine, une société fait appel à des retraités. Ils représentent déjà 15% des effectifs de Transdev, cette entreprise spécialisée dans le ramassage scolaire. 

Désormais, dans les bus qui attendent les enfants à la sortie des écoles, il n'est pas rare de croiser de jeunes retraités. Au dos des cars, le numéro du DRH de l'entreprise est affiché avec un message : "nous recrutons". Alors, à 62 ans, Bruno a fait le choix de se lancer dans l'aventure. 

 

"Il y a un certain attachement"

"Je cherchais un boulot à mi-temps avec une certaine autonomie. Puis, comme je sais qu'ils cherchent beaucoup dans le transport scolaire, je me suis lancé", explique-t-il au micro d'Europe 1. À la clé : un demi-smic pour travailler de 7 heures à 9 heures, et de 16 heures à 18 heures de collège en lycée dans sa zone rurale. Le retraité l'avoue : il a pris goût à conduire un bus. 

"Le plus important, c'est de rouler doucement", explique-t-il. "Je parcours environ 17.000 à 18.000 kilomètres par an, et c'est vrai qu'il y a un certain attachement" à faire ce métier, poursuit-il. Pour la rentrée, il passera sa visite médicale annuelle avec les autres retraités, qui représente 15% de l'effectif de Mélanie Bertrand.

Des profils essentiels

"Ce sont devenus des profils qui sont absolument nécessaires pour la pérennité de nos activités, notamment s'agissant des transports scolaires puisque ce sont des profils qu'il faut qu'on aille chercher avec justement, cette alternance à la fois de temps libre et à la fois d'activités professionnelles", note Mélanie Bertrand. 

Celle qui écume les salons seniors pour recruter à tout prix, revendique payer les formations aux conducteurs et même instaurer le versement d'une nouvelle prime de 150 euros par mois.