Des parlementaires demandent une commission d'enquête sur les liens entre le RN et Steve Bannon

Des parlementaires souhaitent une commission parlementaire sur les liens entre le RN et Steve Bannon.
Des parlementaires souhaitent une commission parlementaire sur les liens entre le RN et Steve Bannon. © Michal Cizek / AFP
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avec AFP
Plusieurs sénateurs et députés ont confirmé répondre à l'appel de l'ancien ministre sarkozyste Frédéric Lefebvre pour demander une commission parlementaire sur le Rassemblement national après un reportage sur ses liens avec Steve Bannon.

Plusieurs députés et sénateurs demandent une commission d'enquête parlementaire sur le Rassemblement national, après un reportage de France 2 sur les liens entre ce parti et Steve Bannon, l'ex-stratège de Donald Trump.

Une réaction à une séquence d'Envoyé spécial

Les sénateurs Rachid Temal (PS) et Nathalie Goulet (UDI), ainsi que les députés Jean-Michel Mis (LREM), Vincent Ledoux (Agir) et Bertrand Pancher (Libertés et Territoires), ont confirmé vouloir répondre à l'appel de l'ancien député et ministre sarkozyste Frédéric Lefebvre, vice-président du parti de centre-droit Agir, allié à la majorité présidentielle.

Tous demandent la constitution d'une commission d'enquête sur les liens entre le RN et Steve Bannon après la diffusion, jeudi, d'un reportage d'Envoyé spécial dans lequel on voit, notamment, les dirigeants RN Louis Aliot et Jérôme Rivière proposer à Steve Bannon d'assister à des réunions régulières entre Marine Le Pen, la présidente du parti, et des hauts fonctionnaires français. La séquence obtenue par France 2 est tirée de rushes non utilisés par la documentariste américaine Alison Klayman, autrice d'un film sur Steve Bannon.

Le RN veut porter plainte

Marine Le Pen, contactée, a dénoncé "une pauvre petite manœuvre politicienne et électoraliste d'un mouvement qui est en train de perdre la première place dans les sondages", désignant ainsi LREM, avec qui le RN est au coude-à-coude en tête des intentions de vote aux élections européennes du 26 mai. "Il n'y a strictement rien à nous reprocher", a-t-elle fustigé, expliquant que le groupe évoqué dans le reportage est celui des Horaces, un collectif de hauts fonctionnaires, chefs d'entreprise et anciens membres de cabinets ministériels qui conseillent anonymement le RN. Confirmant l'invitation à les rencontrer lancée à Steve Bannon, elle a indiqué que cette rencontre n'avait pas eu lieu.

Le RN a par ailleurs fait part de son intention de porter plainte pour diffamation. "Malgré le caractère tout à fait invraisemblable des accusations (...), le Rassemblement national ne peut pas laisser passer les élucubrations de MM. Lefebvre, Mis et Temal", a réagi le parti. "Une plainte en diffamation et en dénonciation calomnieuse sera déposée contre eux dans les prochains jours. On ne peut imputer impunément au premier parti de France de commettre ces infractions".

Steve Bannon, un bon conseiller "pour faire des levées de fonds"

Une autre séquence tirée d'une réunion à Londres entre Steve Bannon et Louis Aliot et Jérôme Rivière montre le polémiste américain évoquer les besoins financiers du RN. Selon Marine Le Pen, "Bannon a proposé ses services pour tenter de trouver une banque européenne pour trouver un prêt (...) ce qu'il n'a d'ailleurs pas réussi à faire (...). Point barre. C'est juste un truc où il n'y a rien à dire".

"Il n'y a aucun financement américain organisé par Steve Bannon pour le Rassemblement national", a ensuite précisé Marine Le Pen sur BFMTV, en rappelant que les financements de partis politiques issus de banques extérieures à l'UE étaient interdits par la loi : "En revanche, Steve Bannon est de très bon conseil pour faire des levées de fonds, qui sont nécessaires auprès des Français".

Une "intelligence avec une puissance étrangère" ?

Selon Jean-Michel Mis, une commission d'enquête devrait "faire toute la lumière sur cette affaire, dont l'objet s'apparente à une conjuration internationale contre les intérêts de la France". Rachid Temal veut, pour sa part, vérifier la possible existence d'une, "intelligence avec une puissance étrangère" réprimée par le Code pénal. Frédéric Lefebvre a précisé avoir lancé son appel au nom de l'Observatoire international des Nationalismes WNW (World Nationalism Watch), qu'il préside.