Plus de 400 tentes ont été déployées place de la République à Paris, jeudi soir. 1:14
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Joanna Chabas, édité par Manon Bernard
Jeudi, le collectif d'associations Réquisition a organisé un campement éphémère pour des migrants sans solution d'hébergement place de la République à Paris. Une action effectuée dans la peur d'une nouvelle répression : quatre mois plus tôt, une opération similaire avait été interrompue par une violente intervention policière. 

Des centaines de tentes ont été installées à l'occasion de la "Nuit de la Solidarité" jeudi Place de la République à Paris. Une opération coup de poing, organisée par le collectif d'associations Réquisition, qui demande aux autorités de trouver des solutions d'hébergement pour près de 350 migrants. Quatre mois plus tôt, une action similaire avait été coupée net par une intervention très musclée des forces de l'ordre.  

 

En à peine dix minutes, 400 tentes ont été installées juste avant le couvre-feu. À l'intérieur, des familles et des mineurs isolés qui se mobilisent pour avoir enfin une solution d'hébergement. Fatoumata, Ivoirienne, est venue avec son mari et sa fille de neuf ans. "On est là pour toute la nuit, pour avoir une solution pour notre problème et pour que notre enfant aille à l'école", explique-t-elle. 

"Il faut y aller parce qu'il y a des gens dehors"

Mais jeudi soir, toutes les associations ont en tête la précédente opération, fin novembre, qui s'était terminée violemment : les tentes avaient été vidées de force par des policiers. "En réalité, on ne sait pas comment ça peut se passer mais il y a un moment donné où il faut peser le pour et le contre et y aller parce qu'il y a des gens dehors", avance Jean-Baptiste Eyraud, le président de l'association Droit au logement, pour qui le risque est à prendre même en plein couvre-feu. "On est poussé par les gens qui sont concernés en fait. Ça fait partie de notre boulot d'interpeller le politique à s'occuper des sans-abris, des gens qui souffrent de la crise du logement", poursuit-il. 

Les préfectures de police et d'Ile-de-France ont jugé cette opération "irresponsable" en pleine crise sanitaire du coronavirus mais la police n'est finalement pas intervenue. Peu après minuit, la mairie de Paris a promis des hébergements pour toutes les personnes présentes.