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Mayalène Trémolet, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : FIRAS ABDULLAH / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP , modifié à
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé vendredi que certaines demandes d'arrêts maladie seraient refusées, après que des fonctionnaires ont utilisé ce moyen pour protester contre l'incarcération de leur collègue marseillais qui a blessé grièvement à la tête Hedi avec un tir de LBD. Une annonce qui fait réagir les politiques.

Le ministère de l'Intérieur a haussé le ton vendredi contre le recours par des policiers à des arrêts maladie pour protester contre l'incarcération de leur collègue marseillais, en menaçant de les leur refuser. Dans des notes séparées, le directeur de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont demandé à leurs services de refuser des arrêts maladies qui pourraient être injustifiés et de procéder à des retenues sur salaires. La colère au sein de la police a éclaté après le placement en détention provisoire le 21 juillet d'un policier de la Bac de Marseille. En revanche, cette annonce du ministère de l'Intérieur a provoqué de vives réactions.

Un gouvernement débordé

À droite, comme à gauche, les politiques déplorent une mesure inutile et inefficace. Pour le député insoumis Thomas Portes, c'est avant tout l'illustration d'un gouvernement débordé. "Cela montre une hiérarchie qui, dès le départ, a voulu faire corps avec des fonctionnaires de police violents et qui aujourd'hui est débordé. Les ordres du ministre, du préfet et du directeur général de la police ne sont peu ou pas écoutés. Sachant qu'on ne refuse pas des arrêts maladie, c'est interdit. Tout ça donne le sentiment qu'on a une institution policière qui n'est plus dirigée par personne, que plus personne n'obéit aux ordres, plus personnes ne donne d'ordre et chacun fait ce dont il a envie", déplore-t-il au micro d'Europe 1.

De son côté, le député du Rassemblement national Sébastien Chenu dénonce une division totale sur le sujet à la tête de l'État. "Il y a au gouvernement deux sons de cloche. Il y a ceux qui soutiennent la police et qui essaient de le faire, comme peut-être le ministre de l'Intérieur. Mais il y a surtout à la tête de l'État un président de la République qui méprise la police, qui ne la connaît pas, qui ne la soutient pas, qui ne la défend pas et qui la lâche", souligne Sébastien Chenu. Une décision qui sonne donc, pour les insoumis et pour le Rassemblement national, comme un aveu d'impuissance et d'incompréhension des forces de l'ordre par le gouvernement.