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Lionel Gougelot // Crédit photo : DENIS CHARLET / AFP
Dans le Pas-de-Calais, les mois se suivent et se ressemblent. Depuis le début de l'automne dernier, les crues se multiplient dans le département. Pour la troisième fois, Gabriel Attal s'est rendu auprès des sinistrés. Malgré les promesses du chef du gouvernement, la résignation règne près de Boulogne-sur-Mer. 

Encore de l'eau... Avec les grandes marées, sur la côte atlantique et la Manche, les cours d'eau du Pas-de-Calais se gonflent de nouveau d'eau. Les sinistrés n'en peuvent plus. Un ras-le-bol que Gabriel Attal a tenté d'apaiser lundi après-midi lors de sa troisième visite sur place. Le Premier ministre a annoncé que les délais de paiement des assureurs seront divisés par deux ainsi qu'une enveloppe de 10 millions d'euros supplémentaires qui sera débloquée pour la reconstruction d'équipements publics. Gabriel Attal le promet, les chantiers qui seront suivis par un préfet délégué. 

"C'est anxiogène"

Mais du côté des sinistrés, le mot d'ordre est à la résignation. À Saint-Étienne-au-mont, près de Boulogne-sur-Mer, Annie est sans nouvelle de son assurance depuis le mois de novembre 2023. Elle s'est donc résignée à engager elle-même les travaux de rénovation de sa maison, noyée cet automne sous 70 centimètres d'eau.

"Je suis assistante familiale, je n'ai pas envie de mettre les enfants dans une maison pitoyable, alors je réagis comme je peux avec mon mari", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "Nous avons avancé presque 10.000 euros. C'est anxiogène et on peut dire que l'on survit. Depuis le mois de novembre, on survit", regrette-t-elle. 

Songer à déménager

Dans ce quartier, Gabriel Attal a promis que des travaux seront rapidement menés pour empêcher les prochains débordements de la Liane. André et Amélie espèrent que les engagements seront tenus. "Tous les ministres sont toujours à l'écoute. Après, on verra les actes et les retours", se méfie André. "De toute façon, On peut qu'espérer parce qu'on doit reconstruire, mais on souhaiterait vivre dans de bonnes conditions avec notre famille et élever nos enfants sereinement", ajoute Amélie. 

Mais le traumatisme des inondations est tel que certains s'imaginent déjà quitter définitivement le quartier. "Dès la moindre goutte d'eau, c'est la peur. Le moral en prend un coup. Donc, si ça ne va pas moralement, alors il faut partir", s'attriste une résidente de la commune. Une décision difficile à prendre, à condition d'en avoir tout simplement les moyens.