Dégradation de statues : pour Castaner, "tenter d'effacer le passé, c'est le contraire de l'Histoire"

Christophe Castaner a martelé "très fermement" jeudi que "dégrader ou casser une statue" était "un délit" et était "illégal".
Christophe Castaner a martelé "très fermement" jeudi que "dégrader ou casser une statue" était "un délit" et était "illégal". © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Alors que plusieurs statues ont été dégradées par des militants antiracistes ces derniers jours, Christophe Castaner a déclaré jeudi que "tenter d'effacer le passé" était "le propre de la pensée totalitaire et le contraire même de l'Histoire". Il a rappelé que "dégrader ou casser une statue" était "un délit".

Christophe Castaner a jugé jeudi que "tenter d'effacer le passé" était "le propre de la pensée totalitaire et le contraire même de l'Histoire", à propos des dégradations de statues par des militants antiracistes. "Les démocraties ne pratiquent pas l'oubli, elles pratiquent la mémoire. Elles ne nient jamais le passé : elles le regardent en face, et savent le critiquer. Le chemin de la mémoire est parfois escarpé. Mais c'est celui qu'a choisi d'emprunter la France", a déclaré le ministre de l'Intérieur lors du baptême de la 126e promotion d'officiers de la gendarmerie à Melun.

Accompagné de son secrétaire d'État Laurent Nuñez, Christophe Castaner a martelé "très fermement" que "dégrader ou casser une statue" était "un délit" et était "illégal". "Des enquêtes sont systématiquement ouvertes pour retrouver et traduire en justice les auteurs de ces actes", a-t-il ajouté. Il a brocardé "ceux qui veulent non pas l'histoire, mais l'oubli", "non pas la paix, mais la vengeance", "non pas l'universalité républicaine mais la division communautaire".

La statue de Colbert recouverte de peinture rouge

Dans le sillage des manifestations antiracistes dans le monde après la mort de George Floyd lors de son arrestation par un policier américain, les monuments et statues liés à l'histoire coloniale française ou à la traite négrière se retrouvent à nouveau au centre d'une polémique mémorielle. Mardi, la statue de Colbert (1619-1683) devant l'Assemblée nationale a ainsi été recouverte en partie de peinture rouge et d'une inscription "Négrophobie d'État" par un homme qui a été immédiatement interpellé. Il voulait ainsi dénoncer le rôle du ministre de Louis XIV dans l'organisation de l'esclavage.

Alors que les forces de l'ordre sont accusées de "violences" et que les manifestations donnent lieu régulièrement à des affrontements, Christophe Castaner a fait valoir qu'il fallait "repenser les méthodes" de maintien de l'ordre face à une "violence" qui "s'immisce de plus en plus dans les cortèges". "La haine de nos valeurs républicaines s'empare de combats nobles pour mieux les détourner, les dévoyer", a-t-il estimé, en rappelant son soutien aux forces de l'ordre, "garants" et "défenseurs de notre bien commun : La République".