Retour à l'école : l'épineuse question du "tri" des élèves prioritaires

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Virginie Salmen édité par Antoine Cuny-Le Callet

Dans son allocution au Sénat lundi, le Premier ministre a réaffirmé le rôle social de l'école et appelé à ramener les élèves en difficulté dans le giron de l'Education nationale. Pourtant, les interrogations sont nombreuses sur la manière d'organiser ce "tri" préconisé par le gouvernement.

Il reste une semaine avant le 11 mai, soit autant de temps pour lever les incertitudes et les doutes qui planent encore sur la stratégie de déconfinement. Au delà de l'aspect sanitaire du coronavirus qui inquiète plus d'un directeur d'établissement, la dimension sociale de la réouverture pose question : si le gouvernement a affirmé sa volonté de voir les élèves en difficulté retourner en classe, beaucoup se demandent comment les cibler et les convaincre de faire leur retour en classe.

"Une bombe à retardement"

Lors d'une allocution au Sénat lundi, Edouard Philippe a qualifié de "catastrophe pour les plus vulnérables des enfants et adolescents" la fermeture des écoles. "Cinq mois de décrochage scolaire pour une dizaine de millier de jeunes, c'est probablement une bombe à retardement", a-t-il déclaré.

Mais selon quelles modalités sélectionner les élèves prioritaires ? Si la possibilité de tenir compte des allocations versées au foyer ou encore des résultats scolaires de l'élève a été évoquée, les maires refusent d'effectuer le "tri entre les élèves".

Certains professeurs ou directeurs, qui connaissent bien les familles, ont cependant pris l'initiative de les appeler pour les convaincre de ramener leurs enfants vers l'école. L'adresse de recommandations dans le cadre d'un suivi individualisé semble être la seule méthode pour réaliser le souhait du gouvernement.