Dany est confinée avec son mari qui est atteint d’un cancer de l’œsophage et de l’estomac. Elle s’efforce de respecter les consignes sanitaires pour protéger son mari. Dany s’insurge alors contre ceux qui ne les respectent pas, notamment en ne gardant pas leur distance dans les magasins. Elle fait part de son quotidien compliqué avec son mari malade au micro de "La Libre antenne ", sur Europe 1, et raconte comment elle parvient à s’occuper malgré tout.
"Je partage ma vie avec un conjoint malade. Il est atteint d’un cancer très lourd de l’œsophage et l’estomac. Il a été opéré il y a dix ans. Il est à bout de nerfs tout le temps. J’avais pour habitude de sortir beaucoup, de m’évader. Maintenant je suis obligée de rester confinée. On est chacun dans une pièce. J’évite de l’approcher. Je suis peut-être immunisée parce que je bouge beaucoup. J’avais des relations à l’extérieur, j’étais dans une association, je voyais beaucoup de monde. Je ne sais pas si je risque de le contaminer. J’évite le plus possible de m’approcher de lui.
" Je vis dans ma chambre "
On cohabite, mais c’est tout. On n’a aucune approche possible. J’ai une pièce à moi. Je vis dans ma chambre. Lui vit dans la salle à manger avec sa télé. Moi, j’ai ma télé dans ma chambre. Depuis qu’il a été opéré, il ne mange pas comme moi et il mange toutes les deux ou trois heures. Son estomac est réduit, donc il ne peut pas faire de gros repas. On ne mange pas les mêmes choses. Il prépare lui-même ses repas. On occupe la cuisine à tour de rôle.
Heureusement que j’arrive à m’occuper. Je fais de la lecture, je dessine, j’écris des poèmes. J’essaye de me distraire le plus possible. J’ai toujours eu une activité créative assez intense qui me permet de tenir le coup, parce que c’est quelques fois assez compliqué. J’espère qu’au mois de mai ce sera terminé, parce que c’est long.
Je suis dans le Val d’Oise. J’ai des informations autour de moi qui font frémir. Je vais faire mes courses une fois par semaine, même pas. J’ai essayé de faire des provisions au maximum. J’en ai encore pour quelques jours, mais il faudra en refaire. Je fais en sorte de ne pas me retrouver avec trop de monde en même temps dans les magasins parce qu’il faut que je garde mes distances.
Il y a des personnes aux caisses qui ne respectent pas les distances. Deux ou trois fois, des personnes se sont approchées de moi. Je leur faisais signe de garder la distance et ils le prenaient très mal. Une personne m’a dit ‘Ça veut dire quoi ?’. Je veux simplement qu’on garde la distance. J’ai 66 ans, je suis aussi une personne à risques. Il faut que les consignes soient respectées. Ce n’est pas grand-chose de respecter les consignes qui sont données. "