1:38
  • Copié
Jean-Luc Boujon // Crédits : Europe 1 , modifié à
Un gisement de lithium a été découvert il y a deux ans à Echassières, dans l'Allier. Cette matière est un élément essentiel des batteries de nos téléphones et de nos voitures électriques. Un projet d'exploitation minière est actuellement débattu dans ce petit bout de campagne auvergnate. Europe 1 s'est rendue sur place. 

Une découverte qui est au cœur de la souveraineté industrielle de la France et de l'Europe. À Echassières, dans l'Allier, un important gisement de lithium a été découvert il y deux ans. Le lithium, élément essentiel des batteries qui font fonctionner nos téléphones et nos voitures électriques est aujourd'hui 100% importé et essentiellement de Chine. Dans ce petit coin de la campagne auvergnate, il y a donc un grand projet d'exploitation minière qui devrait démarrer en 2028. La phase de débat public a démarré ce mardi pour quatre mois avec une dizaine de réunions à destination des populations.

Le lieu est une immense carrière de granit blanc, au milieu d'une forêt. Depuis 150 ans, on en extrait du kaolin. Le lithium, l'or blanc, est en fait juste en dessous, explique Christopher Heymann, directeur du site. "Le lithium est juste sous nos pieds en effet et en grosse quantité. Plus de cent millions de tonnes de minerai de lithium à 0,9%. Vous voyez un petit peu partout des petites taches brillantes, ce sont des micas qui reflètent la lumière du soleil et ce sont ces micas qui sont porteurs du lithium", explique-t-il.

Alimenter les batteries de 700.000 véhicules électriques par an

Pour Alan Parte, vice-président des projets lithium pour la société Imérys, ce gisement est plein de promesses. "Notre objectif, à l'horizon 2028, quand l'exploitation pourrait démarrer, c'est la production de 34.000 tonnes d'hydroxyde de lithium par an. Ce qui permettra d'alimenter les batteries de 700.000 véhicules électriques par an", détaille-t-il. 

Face aux craintes de certains riverains, le projet se veut exemplaire au niveau environnemental, rassure Christopher Heymann. "On mettrait en place une mine en souterrain pour limiter les nuisances sonores et les poussières. Avec une remontée du minerai par convoyeurs plutôt que par camions. Et ensuite le transport entre l'usine et la station de chargement se ferait par canalisations, ce qui empêche aussi du transport routier. Avant de prendre le train pour aller jusqu'au lieu de production final. Le but c'est d'avoir le meilleur bilan carbone possible".

Le projet devrait s'élever à 1 milliard d'euros. À la clef, 1.600 emplois directs et indirects pour 30 ans minimum. L'enjeu : réduire de notre dépendance aux importations chinoises et renforcer de notre souveraineté industrielle.