crue inondations alpes maritimes VALERY HACHE AFP 3:58
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Séverine Mermilliod
Invité d'Europe 1, le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, a estimé que les crues exceptionnelles auxquelles font face les Alpes-Maritimes, et la récurrence de ce type d'événements, rendaient nécessaires aujourd'hui plus de moyens pour une "vraie politique de sécurité civile".
INTERVIEW

Les sapeurs-pompiers de France sont toujours "sans nouvelle" de deux de leurs collègues, a rappelé dimanche sur Europe 1 le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, tandis que se poursuivent activement les recherches d'au moins "dix personnes portées disparues" dans les fortes pluies et crues qui ont frappé le département des Alpes maritimes vendredi et samedi. Les recherches se concentrent sur "une douzaine de communes touchées dans trois vallées des Alpes-Maritimes", et pour le colonel, il est désormais nécessaire, au vu de la récurrence de ce genre de phénomènes en France, de mettre plus de moyens politiques dans "une vraie politique de sécurité civile."

Plus de moyens car "contre les flots on ne peut rien"

"La France subit un dérèglement que l’on constate. Il y a encore une vigilance sur la façade Atlantique, il y a quelques jours le Gard était soumis à un épisode intense, tout au long de l'été il y a des feux de forêt dans le Sud mais aussi dans tout le centre de la France, même le Nord…Ce que nous constatons c’est que notre territoire est soumis régulièrement à des événements climatiques qui dépassent l'entendement et les frontières géographiques que nous connaissions jusqu'à présent", a constaté Grégory Allione.

"D’expérience on arrive à lutter contre les feux, mais contre les flots on ne peut rien. Et il s'agit aussi parfois de mettre nos sauveteurs en sécurité", qui sont des "moments très durs entre l’impossibilité de sauver et la mise en danger pour aller protéger la population". C'est pourquoi il faut selon lui renforcer la politique de protection civile, avec "plus de moyens nationaux" et "un portage politique plus fort qu’aujourd’hui", a-t-il demandé. Ceci "pour permettre d'avoir des hélicoptères en plus grand nombre compte tenu de la récurrence des événements, plus d’avions bombardiers d’eau avec des capacités de polyvalence (transport de malades, troupes…), bref pour obtenir "une vraie politique de protection et de sécurité civile" qu'il estime "dorénavant nécessaire".

Renforcer les sapeurs-pompiers professionnels

En effet, le matériel utile aux interventions est désormais "sollicité dans de nombreux endroits alors qu’avant il l'était sur des zones limités. Et sur de nombreuses périodes alors qu’avant la période était plus concentrée", a précisé le colonel, pour qui il faut aussi prendre en compte la dimension humaine. "Aujourd'hui 80% des pompiers sont des pompiers volontaires, donc il faut continuer à renforcer les sapeurs-pompiers professionnels et promouvoir l'engagement citoyen des volontaires dans chacune de nos 7000 casernes en France".