Crack à Paris : le préfet de police dresse un «positif mais pas suffisant» du plan de lutte

À la rentrée de septembre, 50 lits d'hôpital devraient être dédiés aux soins des "crackeux".
À la rentrée de septembre, 50 lits d'hôpital devraient être dédiés aux soins des "crackeux". © Virginie Seiller / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP // crédit photo : Virginie Seiller / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Un an après sa nomination, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez dresse un bilan du plan de lutte contre le crack "positif mais pas suffisant". Son objectif est notamment de "mettre un terme aux lieux de consommation à ciel ouvert", ce qui avait poussé la municipalité à soutenir un vaste espace d'accueil pour les "crackeurs".

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a dressé jeudi devant la presse un bilan "positif mais pas suffisant" du plan de lutte contre le crack mené dans la capitale depuis sa nomination il y a un an. L'objectif de "mettre un terme aux lieux de consommation à ciel ouvert" a été selon lui atteint, avec le démantèlement en octobre 2022 du dernier camp de consommateurs qui subsistait dans le square Forceval, dans le XIXe arrondissement de Paris. "Depuis cette date, nous menons une action résolue de sécurisation de l'espace public pour disperser les consommateurs et interpeller les vendeurs de crack", a insisté Laurent Nuñez.

Au-delà de cette action policière "qui produit des résultats extrêmement positifs", le préfet a convenu que "la solution durable, c'est d'être en capacité de prendre en charge les personnes d'un point de vue sanitaire et social". Peu après sa prise de fonction en juillet 2022, le nouveau préfet de police de Paris avait promis dans un entretien à l'AFP l'éradication "d'ici un an" du crack, un dérivé fumable, bon marché et très addictif de la cocaïne. Son plan est mené de concert avec la préfecture d'Ile-de-France, le parquet de Paris, la ville de Paris et l'Agence régionale de santé (ARS).

2.500 entrées en un mois

La municipalité a rappelé jeudi avoir soutenu l'ouverture en juin d'un espace d'accueil pour les "crackeurs" boulevard Ney, dans le XVIIIe arrondissement, géré par des associations, comme "premier point de passage" vers des soins avec plus de 2.500 entrées en un mois. La directrice générale de l'ARS Ile-de-France, Amélie Verdier, a souligné la "montée en puissance" des dispositifs médicaux-sociaux. En juin a notamment été lancé à titre expérimental un dispositif de "sas" pour "mieux caractériser la situation des personnes" consommatrices, alors qu'il n'existe pas de "parcours-type" pour leur accompagnement.

À la rentrée de septembre, 50 lits d'hôpital devraient également être dédiés aux soins des "crackeux". Enfin, sous l'autorité du ministre de la Santé, des dispositifs de sevrage en province ont été mis en place, avec 52 consommateurs admis en six mois.